Primaire à gauche : il faut payer 1 euro (et pas un centime de plus) pour participer
C'est le nerf (très surveillé) de la guerre. Comme en 2011 et comme la droite en novembre dernier, la gauche demande de nouveau aux électeurs participant à sa primaire de verser une petite somme d'argent. Celle-ci, censée couvrir les frais d'organisation, était d'1 euro "minimum" en 2011 pour le PS et le PRG, contre 2 euros "fixe" il y a quelques mois pour LR et le PCD. Et si pour les dimanches 22 et 29 janvier le montant est toujours fixé à 1 euro, difficile de savoir s'il s'agit cette fois d'un plancher ou d'un plafond.
Le montant a beau être mentionné à une quinzaine de reprises dans le "code électoral des primaires citoyennes", et bien que la logique semble indiquer qu'il s'agit d'un montant fixe, aucun écrit ne l'atteste clairement dans ce document de référence. Contacté par FranceSoir, le service presse du PS, après avoir pris le temps de rechercher et valider l'information ("vous êtes les premiers à demander...") rappelle toutefois très vite avec une réponse ferme: impossible de donner plus.
C'est pourtant ce qu'avait mis en place le parti lors de la primaire de 2011, coorganisée avec le PRG. Déjà fixé à 1 euro, la participation aux frais d'organisation était alors un minimum à la fois symbolique et destiné à exclure le moins de gens possible du vote. Une bonne partie des militants avaient même ajouté une petite rallonge: le montant moyen déboursé était d'environ 1,50 euro (1,80 euro à Paris). Un modèle qui n'avait toutefois pas rapporté énormément aux comptes du candidat Hollande du fait de surcoûts d'organisation non prévus par les organisateurs de la première grande primaire du genre.
La droite a choisi une autre école pour sa primaire de novembre dernier avec une participation fixée à 2 euros, et pas un centime de plus (ou de moins). Au passage, grâce à une participation de 4,3 millions puis 4,4 millions de votants, l'opposition a largement couvert ses frais d'organisation en récoltant plus de 17 millions d'euros pour un scrutin dont la fourchette haute d'estimation du coût est de 9 millions d'euros. Un surplus de 8 millions qui est tombé directement dans l'escarcelle du candidat Fillon.
Pour en revenir à la primaire de la Belle alliance populaire, Solférino précise que la monnaie sera rendue pour les électeurs qui n'auraient pas l'appoint. Toutefois ne seront acceptés que les pièces de 10, 20 et 50 centimes et de 1 ou 2 euros. Exit donc les billets, même de 5 euros, et les pièces rouges (les petits malins qui étaient venus avec 200 pièces d'1 centime à la primaire de la droite en seront pour leurs frais).
Enfin, le PS justifie son changement de politique par une décision de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements publics (CNCCFP), sans donner plus d'explications. Mais nul doute que depuis le scandale qui entache la campagne de 2012 de Nicolas Sarkozy, tous, partis comme autorités de contrôle, tiennent à resserrer les boulons.
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