Primaire à gauche : participation moyenne et un premier tour à suspense
La participation au premier tour de la primaire organisée par le PS était plutôt en demi-teinte ce dimanche 22, au vu des chiffres annoncés en fin d'après-midi, le suspense demeurant, lui, total sur les deux candidats qui resteront en lice.
"A 17h, sur 70% de bureaux de vote remontés, nous passons le million de votants", a déclaré le président du Comité national d'organisation de la primaire Christophe Borgel au siège du Parti socialiste. "Nous sommes dans la trajectoire espérée, à savoir terminer entre 1,5 et 2 millions de votants" au total, a-t-il ajouté.
Le PS avait fait état de plus de 1,5 million de votants dans les trois quarts des bureaux à ce stade lors de la première édition de cette consultation avant la présidentielle de 2012, alors que les bureaux de vote étaient plus nombreux (9.425, contre 7.530 ce dimanche). Surtout, la droite a mobilisé largement plus de 4 millions d'électeurs aux deux tours de sa primaire en novembre.
"Il n'y a pas une dynamique extraordinaire, mais quelque chose d'honorable vu le contexte, qui permet de dire qu'on n'est pas au meilleur de notre forme, mais toujours debout", a commenté Xavier Garcia, premier secrétaire PS des Alpes-Maritimes. "On était à 28 ou 29.000 au premier tour de 2011, et on sera (ce dimanche) au-dessus de 15.000 votants" dans le département, a-t-il précisé.
Quant au résultat de la consultation, le suspense reste de mise.
Parmi les sept candidats en lice, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon semblent les mieux placés, selon les derniers sondages, mais seuls deux finalistes seront au deuxième tour dans une semaine, à trois mois d'une présidentielle qui s'annonce difficile pour le vainqueur final, quel qu'il soit.
Les candidatures de Vincent Peillon, des écologistes François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias et de la présidente du Parti radical de gauche semblaient en revanche moins prometteuses.
Les électeurs ont jusqu'à 19h pour voter, moyennant une participation d'un euro.
Certains électeurs semblaient découragés d'avance en allant voter. "Sept candidats, c'est trop. Le paysage politique m'inquiète et le programme de la droite me fait craindre le pire", confiait ainsi Richard, 80 ans, interrogé à Lomme, près de Lille. Un autre retraité, Francis, pensait déjà que le PS n'aurait "aucun candidat au second tour" de la présidentielle.
Mais à Alfortville (Val-de-Marne), fief socialiste dirigé par un lieutenant de Manuel Valls, Luc Carvounas, le patron local du PS, Julien Boudin, se félicitait du flux continu d'électeurs dans les isoloirs. "Le succès de la primaire de droite a fait sortir les gens de gauche", estimait-il. Micheline, 76 ans, est venue là "pour faire son devoir", comme en 2011. "J'ai regardé les débats, ça m'a confortée: ce sera Valls, pour la rigueur, l'autorité", explique la septuagénaire, qui envisage en revanche de voter pour Emmanuel Macron si l'ex-Premier ministre est éliminé.
Philippe, un quadragénaire venu voter à Marseille, a décidé, a renoncé à son abstention de 2011. "Aujourd'hui, il y a urgence, on choisira le moins pire", explique-t-il.
Les organisateurs espèrent que la mobilisation des électeurs donnera au candidat choisi l'élan indispensable pour se hisser dans le duel présidentiel final du 7 mai, actuellement plutôt promis à François Fillon et Marine Le Pen.
Les sondages placent pour l'instant le candidat vainqueur de la primaire souvent en 5e position, derrière l'ancien ministre Emmanuel Macron et le représentant de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
Parmi les favoris, Manuel Valls s'est dit "serein et confiant" après avoir voté à Evry, mais son visage révélait une certaine crispation. Arnaud Montebourg se disait satisfait de voir que "le peuple de gauche n'est pas englouti", tandis que Benoît Hamon était tout sourire.
Le président François Hollande, en déplacement au Chili, ne participe pas au vote, mais il a assuré qu'il s'"intéresse à la vie politique française". Pour sa part le Premier ministre Bernard Cazeneuve a déposé son bulletin au siège du parti socialiste rue de Solférino, en début de matinée.
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