Primaire UMP : le scrutin n'est "pas plié" selon Jean-Pierre Raffarin

Nicolas Sarkozy devrait apprécier moyennement les déclarations de Jean-Pierre Raffarin dans "Le Figaro" de ce samedi. La primaire de 2016 n'est ainsi "pas pliée" selon l'ancien Premier ministre qui avertit au passage le président de son parti qu'il faudra "travailler avec le MoDem".

L'affirmation pourrait faire figure d'avertissement à ceux qui seraient tentés de crier victoire trop tôt. La primaire UMP devant désigner le candidat du parti pour la présidentielle de 2017 ne serait pas "pliée", estime Jean-Pierre Raffarin dans un entretien au Figaro daté de ce samedi. Une interview où l'ancien Premier ministre distribue les tacles contre Nicolas Sarkozy et réaffirme son soutien à Alain Juppé.

Jean-Pierre Raffarin écarte ainsi très clairement la thèse voulant que, depuis que Nicolas Sarkozy a repris les rênes de l'UMP, la primaire de 2016 soit jouée d'avance. "J'ai le souvenir de beaucoup d'élections théoriquement +pliées+, perdues par ceux qui pensaient les avoir pliées", retoque-t-il ainsi. Saluant les "efforts" de celui qu'il relègue au rang de simple chef de parti pour "rassembler la famille politique" –tout en se disant "surpris de sa patience"–, le sénateur de la Vienne tient surtout à rappeler les enjeux, selon lui, de la primaire et de l'élection présidentielle.

"Il s'agira de choisir le plus capable de sortir la France du socialisme dans un délai court", estime à ce sujet l'ancien Premier ministre. Confinant à une simple "cote de sympathie" la popularité de Nicolas Sarkozy dans les rangs des militants, Jean-Pierre Raffarin croit ainsi savoir que "ce qui sera déterminant, c'est la vision de la France dans le monde, le projet, et ses conditions de mise en œuvre dans le court terme".

Celui qui dit ouvertement "partager la ligne politique d'Alain Juppé" depuis de longs mois en profite enfin pour réaffirmer son attachement –il en fait même une "condition de victoire"– à l'alliance de la droite et du centre. Ou plutôt des centres: "il y a plusieurs centres (…). Il faut pouvoir travailler avec l'UDI et avec le MoDem", avertit-il. Des déclarations qu'appréciera Nicolas Sarkozy, qui ne veut plus entendre parler du parti de François Bayrou depuis que ce dernier a soutenu François Hollande contre lui au second tour de la présidentielle en 2012.