Propos polémiques sur l'occupation allemande : Jean-Marie Le Pen débouté par la CEDH
L'ancien président du Front national, Jean-Marie Le Pen, a été débouté ce jeudi 6 par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), devant laquelle il contestait sa condamnation pour avoir affirmé en 2005 que l'occupation allemande n'avait pas été "particulièrement inhumaine". M. Le Pen se plaignait devant les juges européens que sa liberté d'expression aurait été bafouée, du fait de cette condamnation infligée en 2008, puis confirmée en 2012, après que le premier jugement eut été annulé en cassation. Le dirigeant frontiste avait été reconnu coupable d'"apologie de crimes de guerre" et de "contestation de crime contre l'humanité", à la suite de propos publiés en janvier 2005 dans l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol.
M. Le Pen avait notamment déclaré: "En France du moins, l'Occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 kilomètres carrés". Il avait écopé de trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende. Cette condamnation était "fondée sur des motifs pertinents et suffisants", ont tranché les juges européens, qui ont déclaré sa requête "irrecevable". La décision des tribunaux français s'est certes traduite par une "ingérence dans la liberté d'expression" de M. Le Pen, mais cette ingérence n'était pas "disproportionnée", ont-ils ajouté. "Les juridictions nationales ont condamné le requérant à l'issue d'une analyse méthodique et approfondie des propos incriminés, en relevant que ceux-ci étaient loin de se limiter à une critique constructive mais tendaient en réalité à réhabiliter une organisation criminelle", ajoute la CEDH.
Jean-Marie Le Pen, cofondateur du Front national, a multiplié durant sa carrière les provocations qui lui ont valu plusieurs condamnations, notamment sur les chambres à gaz, "un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale" selon lui, mais également sur l'immigration et "l'inégalité des races". Il est actuellement en procès contre sa fille, Marine, qui l'a exclu du parti en 2015, notamment pour ses propos sur les chambres à gaz.
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