Quelle place pour l’insécurité dans le choix de vote des Français aux élections régionales ?

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FranceSoir
Publié le 17 juin 2021 - 20:43
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Le gouvernement confirme qu'il privilégie "à ce stade" le maintien en juin des élections régionales et départementales
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© CLEMENT MAHOUDEAU / AFP/Archives
Elections régionales le 20 et 27 juin
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Dimanche 20 juin aura lieu le premier tour des élections régionales. Interrogés par l'Ifop pour Internorm, les Français n’affichent pas les mêmes priorités que lors du précédent scrutin en 2015.

À lire aussi : Crise sanitaire et intentions de vote : des Français divisés et sur la réserve, d'après un sondage pour l'association Bon Sens

Les enjeux locaux au cœur des intentions de vote 

Les électeurs qui se rendront aux urnes dimanche à l'occasion des élections régionales disent à 85% que leur vote se fera en fonction des enjeux régionaux et locaux plutôt que nationaux. La différence avec le précédent scrutin de 2015 est particulièrement nette puisque ce chiffre était alors de 63%.
 
Ni soutien ni sanction au Président de la République et au Premier ministre
 
Que ce soit à propos de la gestion de la crise sanitaire ou encore des résultats d'Emmanuel Macron dans la lutte contre l'insécurité, pourtant toujours jugée négativement par une majorité de nos concitoyens, une majorité de Français n’utilisera pas son bulletin de vote pour sanctionner ou approuver l'action du gouvernement. C’est le signe que les enjeux locaux seront prépondérants. Moins d'un quart des votants (24%) déclarent qu'ils vont voter pour sanctionner la politique du gouvernement, soit deux fois moins qu’aux dernières élections régionales (39%).
 
En 2015, le déficit de popularité de François Hollande avait fortement pénalisé les sortants régionaux se situant dans la gauche de gouvernement. Cette année, l'absence de présidents sortants se réclamant de la majorité gouvernementale, réduit fortement l'ampleur du « vote sanction ». A contrario, ils sont 17% à déclarer qu'ils vont voter pour soutenir la politique du président, soit une proportion légèrement supérieure aux dernières élections régionales (13%).
 
Quant à l’influence de la gestion de la crise sanitaire dans les intentions de vote, près de 2 Français sur 3 (61%) indiquent que la gestion de la crise sanitaire par Emmanuel Macron et le gouvernement n'influencera pas leur vote les 20 et 27 juin prochains. Ils sont 22% à indiquer que le bilan de cette gestion les amènera à voter contre les listes de la majorité présidentielle et 17% à dire qu'au contraire, ce bilan les incitera à voter en leur faveur.
 
La santé, l'emploi et la sécurité en tête des enjeux déterminants
 
S'ils placent majoritairement les enjeux locaux dans leurs intentions de vote au détriment des enjeux nationaux, les Français désignent trois compétences d'État comme jouant beaucoup dans leur vote aux élections régionales : la santé, l’emploi et la sécurité des biens et des personnes. Les compétences des régions et des départements sont souvent méconnues du grand public, mais même s'il ne s'agit pas de compétences propres aux collectivités locales, ces dernières interviennent néanmoins par différents biais – subventions et cofinancements notamment – dans ces domaines.
 
L'éducation est la première compétence régionale citée. Elle est considérée comme importante dans leur intention de vote par 52% des personnes interrogées, en hausse de 5 points par rapport au scrutin de 2015. La gestion des transports régionaux connaît un nette progression dans l'intérêt des votants (50% contre 40% il y a 6 ans).
 
La lutte contre la délinquance, élément déterminant pour moins d'1 Français sur 2 aux régionales
 
Au cœur de l'actualité et des débats, la lutte contre la délinquance n'est pas pour autant considérée comme un élément déterminant pour la majorité des Français lorsqu'ils glisseront leur bulletin dans l'urne dimanche. 42% des personnes interrogées disent que la lutte contre la délinquance sera déterminante dans leur vote le 20 juin. C'est 9 points de moins que ce qu'exprimaient les Français sondés à l'occasion des élections européennes de 2019.
 
En revanche, une courte majorité (53%) indique que cette donnée sera déterminante pour eux l'année prochaine à l'occasion de l'élection présidentielle, en recul de 3 points par rapport au scrutin de 2017 (56% la désignaient alors comme déterminante dans leur vote).
 
Quel bilan pour Emmanuel Macron en matière de lutte contre l'insécurité ?
 
Si le bilan du Président de la République dans la lutte contre l'insécurité demeure jugé négativement par une majorité de Français (68%), ils sont moins nombreux à exprimer leur défiance qu'au cours des neuf derniers mois. Les femmes (73% d'avis négatifs) sont plus sévères que les hommes (63%).
 
Seuls les jeunes âgés de 18 à 24 ans ont une opinion positive (56%) du bilan d'Emmanuel Macron dans ce domaine. Les autres tranches d'âges le jugent négativement, notamment les 35-64 ans (74%). Enfin, 78% des personnes résidant dans une banlieue populaire sont insatisfaites des politiques menées contre l'insécurité contre 62% de ceux qui habitent une banlieue aisée.
 
Étude Ifop pour Internorm, réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 10 au 11 juin 2021 auprès d'un échantillon de 1 004 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.

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