Qui est Thierry Légier, le garde du corps de Marine Le Pen, placé en garde à vue ?
Grand gaillard chauve d'1m90, ancien parachutiste et garde du corps de Jean-Marie Le Pen, Thierry Légier officie désormais à la sécurité de Marine Le Pen. Plutôt discret malgré son gabarit impressionnant, il est désormais sur le devant de la scène car soupçonné d'avoir occupé fictivement un poste d'attaché parlementaire au Parlement européen pour le compte de la nouvelle présidente du Front national. Il a été placé en garde à vue ce mercredi 21 par la Direction centrale de la police judiciaire en compagnie de Catherine Griset, cheffe de cabinet de Marine Le Pen.
Selon un rapport de l'Office européen de la lutte anti-fraude (Olaf), publié par Marianne et Mediapart, "Mme Le Pen a produit au Parlement européen un contrat de travail apparemment faux pour l’emploi fictif de M. Légier, en qualité d’assistant local, pour la période d’octobre à décembre 2011".
Engagé volontaire au 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine de Carcassonne, Thierry Légier a servi en Nouvelle-Calédonie en 1985, en République centrafricaine et au Tchad au début de l'opération Epervier. Lorsque son contrat s'achève avec l'armée, il se tourne vers le milieu de la sécurité. Après quelques contrats avec des stars de cinéma (tel Charles Bronson pendant un festival de Cannes) et des personnalités fortunées, dont la famille royale saoudienne, il finit par devenir la garde du coprs de Jean-Marie Le Pen en août 1992.
Avec le sulfureux président du Front national, les journées seront mouvementées. Dans son livre Mission Le Pen (ed. du Toucan), il raconte les meetings chahutés par les "gauchistes", les alertes à la bombe et les voyages "qui fleurent bon l'aventure et le danger", notamment en Irak pour aller rencontrer Saddam Hussein quelques heures avant le déclenchement de la Première guerre du Golfe ou en Bosnie pour aller voir Radovan Karadzic, le leader des Serbes de Bosnie (condamné pour crime contre l'humanité et génocide par le Tribunal pénale internationale pour l'ex-Yougoslavie).
Celui qui a fait ses classes dans les années 80 à l'Action française, prendra en charge la sécurité de Marine Le Pen en janvier 2010 et en profitera pour sauter le pas de la vie politique. Il se fait élire conseiller régional FN en Haute-Normandie, d'où il est originaire, avec la bénédiction de la nouvelle patronne du parti. Le tout avant d'avoir bénéficié d'un de ces contrats d'attaché parlementaire entre octobre et décembre 2011 (7.237 euros net mensuel pour un trois quart temps, soit 41.554 euros), dont l'aspect frauduleux reste à prouver.
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