Référendum anti-migrants de Béziers : la préfecture saisie la justice pour l'interdire
Pas encore officiellement mis en place et déjà menacé d'interdiction. La préfecture de l'Hérault a confirmé ce mercredi 19 son intention de déposer un référé-suspension devant le tribunal administratif de Montpellier après le vote mardi soir d'un référendum anti-migrants par la municipalité d'extrême droite à Béziers.
Au terme d'un long débat, 36 des membres du Conseil municipal de la ville se sont déclarés pour la délibération dans la nuit de mardi à ce mercredi, cinq contre tandis que sept n'ont pas pris part au vote. Avant le début du conseil, le maire Robert Ménard avait annoncé qu'il maintenait son projet alors que le préfet de l'Hérault Pierre Pouëssel l'avait dans une lettre "invité" à "retirer de l'ordre du jour cette délibération". Le préfet rappelait que le conseil municipal "ne peut empiéter sur les compétences de l'Etat, ce qui est le cas en l'espèce".
"Je me dois dès à présent de vous indiquer que si cette délibération venait à être adoptée, je serais conduit à en demander la censure par le juge administratif par la voie d'un référé-suspension", prévenait-il. "Pour aller jusqu'au bout des choses, je vais maintenir le référendum et j'irai moi-même le défendre s'il le faut contre l'Etat", a déclaré l'ancien président de RSF lors d'une conférence de presse donnée avant le conseil. "Non, je ne suis pas prêt à recevoir des migrants dans ma ville".
La préfecture avait déjà eu recours à un référé devant le tribunal administratif pour faire annuler la décision du maire de Béziers de créer une "garde biterroise" en juillet dernier. La création de cette "garde", composée de volontaires censés patrouiller dans les rues de Béziers dans "un contexte marqué par l'état d'urgence", avait été annoncée par le maire le 1er décembre 2015, quelques jours après les attentats qui avaient frappé Paris et Saint-Denis.
Dans son jugement, le tribunal administratif avait "annulé la délibération du 15 décembre 2015 par laquelle le conseil municipal de Béziers avait décidé la création d’une +garde+". Le tribunal enjoignait également "à la commune de Béziers de mettre fin sans délai à compter de la notification du présent jugement à la mise en place opérationnelle de la +garde biterroise+ et à toute mesure d’information et de publicité la concernant".
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