Régionales 2015 : Xavier Bertrand défie le FN de Marine Le Pen dans le nord
C'est désormais officiel: Xavier Bertrand briguera bien la présidence de la grande –et nouvelle– région Nord-Pas-de-Calais-Picardie en décembre 2015. Après plusieurs semaines d'atermoiements, le candidat déclaré à la primaire UMP en vue de l'élection présidentielle de 2017 cède donc aux sirènes de son camp et se lance la campagne des régionales. Une campagne qui pourrait bien le mener à croiser la route de Marine Le Pen.
"Je suis candidat. Cette nouvelle grande région c'est une chance historique de tourner le dos au déclin et de prendre un nouveau départ. Alors je m'engage personnellement et je m'engage totalement", a annoncé ce dimanche matin Xavier Bertrand, qui était l'invité du Grand Rendez Vous Europe 1/Le Monde/i-Télé. "C'est une demande à la fois des élus (et de) de la population", a-t-il souligné, dans un sourire, alors que Jean-Pierre Elkabbach le sollicitait pour savoir si sa candidature répondait à une demande de Nicolas Sarkozy. Puis d'ajouter: "avoir le soutien de sa formation politique, c'est important, mais c'est bel et bien une demande des habitants que j'ai voulu prendre en compte".
Pour autant, pas question de renoncer à ses ambitions présidentielles, assure le maire de Saint-Quentin (Picardie). Il s'agit surtout d'éviter une guerre des chefs dans le nord. Ainsi, Nicolas Sarkozy, Gérald Darmanin (maire de Tourcoing et député du Nord) ou encore Marc-Philippe Daubresse (également député du Nord) militaient pour cette candidature.
Même si Marine Le Pen ne s'est pas encore déclarée, il est fort probable que la présidente du Front national soit également candidate pour décrocher la présidence Nord-Pas-de-Calais-Picardie, même si l'option Steeve Briois ne peut encore être totalement écartée.
Xavier Bertrand ne s'y est pas trompé et n'a pas retenu ses coups contre la députée européenne. "Quand on a du courage on s'engage. Si Marine le Pen croît en cette région, qu'elle soit candidate", a-t-il ainsi lancé. Avant d'enfoncer le clou: "je refuse la fatalité politique comme je refuse la fatalité économique. Mon ennemi, c'est le déclin. Je me battrai contre ceux qui l'ont causé, le PS, et contre ceux qui l'exploitent et l'installeraient dans la durée, le FN".
L'ancien ministre de Nicolas Sarkozy a enfin réservé quelques flèches à Jean-Marie Le Pen, qui a récemment tenu des propos complotistes sur l'attentat contre Charlie Hebdo. "Quand il a dit qu'on pouvait y voir la patte des services secrets des Français, c'est une insulte, une injure à nos services de renseignement", a-t-il tancé celui qu'il a qualifié de "président du déshonneur". Le match est bel et bien lancé.
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