Régionales : le référendum de Cambadélis divise la gauche

Le référendum voulu par Jean-Christophe Cambadélis sur l'unité de la gauche lors des élections régionales de décembre ne semble plaire qu'au Parti socialiste. Il a en effet suscité de nombreuses réactions négatives parmi les autres formations de gauche.

Jean-Christophe Cambadélis risque fort bien de perdre son pari. En effet, la décision du Premier secrétaire du parti socialiste de tenir en octobre un référendum sur l'unité de la gauche lors des élections régionales de décembre a suscité de nombreuses réactions négatives parmi les formations de gauche autres que le PS.

"Jean-Christophe Cambadélis regarde les choses un peu à l'ancienne, il considère que ce sont les partis politiques qui décident pour les électeurs", a ainsi lancé sur France 3 l'écologiste Cécile Duflot, dont le parti a opté pour une stratégie d'autonomie face au PS. Dans son discours à la presse de samedi 18, le premier secrétaire du PS avait au contraire assuré que le but du référendum était de laisser "le peuple de gauche" s'exprimer. 

Sur Twitter, la sénatrice EELV Esther Benbassa a quant à elle qualifié cette initiative de"mascarade", tandis que Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de Gauche, s'est agacé de cette stratégie. Jean-Christophe Cambadélis "sent arriver une claque électorale" et "voudrait qu'il n'y ait que l'extrême droite, la droite puis le PS et la politique du gouvernement", a-t-il dénoncé sur iTélé.

"Jean-Christophe Cambadélis ne sait plus comment faire car (...) Hollande et Valls ont explosé la gauche", a de son côté raillé l'ancien candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon sur France Inter, martelant que la gauche de la gauche refusait l'unité. "Pas parce qu'on est des mauvais caractères, mais parce qu'ils font une politique de droite, et que nous, nous ne voulons pas soutenir cette politique".

Si elle également pris de cours le parti socialiste-même François Hollande et Manuel Valls n'avaient rien vu venir-, assure Le Parisien, l'initiative de Jean-Christophe Cambadélis a sans surprise été soutenue par l'exécutif. "L'unité, c'est l'avenir et même le présent: il y a une bataille électorale à mener", aurait confié le président au Parisien, tandis que le Premier ministre aurait félicité le premier secrétaire pour son "coup de maître", rapporte l'hebdomadaire. "Je salue l'initiative de Jean-Christophe Cambadélis", a ensuite publiquement déclaré Manuel Valls à l'occasion du congrès du Parti des radicaux de gauche, seul allié du PS au sein du gouvernement.

Juliette Méadel, la porte-parole du PS, a quant à elle tenu à jouer la carte de la conciliation envers les formations de gauche en colère."Ce référendum n'est pas une déclaration de guerre", a-t-elle ainsi assuré à Libération. C'est simplement pour convaincre les partenaires de se mettre autour de la table et de discuter".