Sarkozy : "il faut s'attendre à dix mois horribles", conséquence du Brexit selon lui
Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, a affirmé ce mardi 28 devant les députés LR qu'il fallait "s'attendre à dix mois horribles" d'ici la présidentielle de 2017, suite au Brexit, en mettant en cause François Hollande, Angela Merkel et les Britanniques qui vont "prendre tout leur temps" pour partir.
"Il faut s'attendre à dix mois horribles", a affirmé M. Sarkozy lors de la réunion hebdomadaire des députés Républicains, selon des propos rapportés à l'AFP par plusieurs sources. Selon lui, "François Hollande ne sera pas à la hauteur et Angela Merkel n'a jamais pris d'initiative seule en pareilles circonstances, alors que les Britanniques vont prendre tout leur temps pour quitter l'Union européenne".
L'ex-chef de l’État a également dit "merci" aux élus "d'avoir évité l'implosion de notre famille politique, qui était possible sur ce dossier à un moment où la primaire exacerbe tout" . "Au sein des Républicains, nous avons historiquement deux courants, l'un souverainiste, l'autre pro-européen. Ne transformons pas cette richesse en faiblesse", a-t-il dit, réaffirmant qu'il y avait "quatre lignes rouges à ne pas franchir".
"Nous ne renoncerons pas à l'idéal républicain", "nous ne pouvons pas briser le lien avec l'Allemagne, nous en avons la responsabilité devant l'Europe entière. Si nous sommes en responsabilité du pouvoir dans dix mois, il faudra prendre une initiative franco-allemande. Car si les deux pays ne sont pas d'accord, rien ne marche", aujourd'hui, "c'est la France qui manque au couple franco-allemand", a-t-il insisté.
Selon M. Sarkozy, "il faut à tout prix rassembler l'Europe autour de huit à dix priorités - refondation de Schengen, départ du FMI de la zone euro, redéfinition de la subsidiarité...- le reste relevant de la responsabilité des Etats". Enfin, il a réaffirmé qu'il fallait en finir avec l'élargissement de l'Union "jusqu’à la réforme des institutions européennes" et dire "non" à l'entrée de la Turquie dans l'UE.
"Culturellement, nous ne pouvons pas nous opposer au référendum. Mais avant, mettons-nous d'accord sur un nouveau traité", a-t-il également affirmé, sans évoquer de calendrier. Lundi, il avait plaidé pour un nouveau traité, possible "dès la fin de l'année", et ratifiable par référendum.
Mardi devant l'Assemblée, Manuel Valls, Premier ministre, a mis en garde ceux qui, à droite, envisagent ou même réclament un référendum sur l'Europe, en soulignant le risque de "jouer aux apprentis sorciers", après le Brexit britannique.
Ces questions ont fait l'objet de dissensions parmi les candidats à la primaire Nicolas Sarkozy (pas encore déclaré) et Bruno Le Maire plaidant pour un nouveau traité européen et envisageant clairement, contrairement à Alain Juppé, François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-François Copé, de passer par la voie du référendum.
"Il faut avoir une obsession: que tout le monde soit derrière le candidat arrivé en tête (à la primaire) en novembre. Dix mois de calme et de convictions (avant la présidentielle, NDLR), ça me semble jouable", a-t-il ajouté.
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