Taxes, ISF : le gouvernement a-t-il déjà abandonné face aux gilets jaunes ?

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La rédaction de France-Soir
Publié le 05 décembre 2018 - 13:07
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Capture d'écran de l'AFPTV montrant le Premier ministre Edouard Philippe à Paris le 4 décembre 2018
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Le gouvernement a prévenu qu'il "tirerait les conséquences" d'une impasse des négociations sur les taxes.
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Le gouvernement a appelé mardi à un dialogue sur plusieurs mois concernant les taxes sur les carburants ou l'énergie, mais aussi sur l'ISF. Des sujets sur lesquelles il semble déjà avoir plus ou moins accepté de céder.

Un "moratoire", du "dialogue"... le gouvernement a épuisé le champ lexical de la négociation après les annonces d'Edouard Philippe d'une suspension de plusieurs mesures impopulaires pour six mois, tout en se défendant de toute "reculade".

Pourtant plusieurs déclarations laissent envisager que ces fameuses suspensions (de la hausse du carburant, du gaz, de l'électricité et du nouveau contrôle) vont d'ores et déjà aboutir à une suppression, qui pourrait également concerner l'ISF, devenu l'IFI.

Edouard Philippe a en effet précisé lors de son allocution que si aucun compromis n'était trouvé parmi les différents acteurs "nous en tirerons les conséquences".

Une phrase explicitée par la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa: "Si on ne trouve pas de solution, on y renoncera", a-t-elle déclaré. Propos qui ne semblent pas relever de la voix dissonante au sein du gouvernement. Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a tenu exactement les mêmes propos sur RTL.

Voir: "Gilets jaunes": l'exécutif défend son plan de sortie de crise

De quoi interroger sur la nécessité de six mois de discussion. En effet, l'opportunité d'une négociation semble assez limitée lorsque l'une des parties annonce avant même de commencer qu'elle est prête à renoncer à tout.

Le gouvernement serait également prêt à reculer sur l'ISF, dont la réforme en début de quinquennat a valu à Emmanuel Macron son étiquette de "président des riches". Le porte-parole du gouvernement a soufflé le chaud et le froid sur la question: "Ce sujet-là n'est pas sur la table mais en revanche, on l'évalue, on le contrôle, que ça se fasse au Parlement", a-t-il déclaré.

Mais il a rappelé que l'objectif de cette réforme ayant été de réinjecter des fonds dans l'investissement: "si l'évaluation n'est pas la bonne, le sujet pourra être rouvert. Si une mesure qu'on a prise, qui coûte de l'argent public (...) ne fonctionne pas, si quelque chose ne marche pas, on n'est pas idiots, on va le changer". Il faudra cependant pour cela attendre selon lui l'automne 2019, afin d'étudier les effets de l'IFI.

"Si l’évaluation de la transformation de l’ISF ne prouve pas que des capitaux ont été suffisamment réinjectés dans l’économie, le gouvernement le rétablira!", a de son côté tweeté Marlène Schiappa.

Des déclarations aux airs de retraite en désordre, comme en témoigne un communiqué de presse venu du bureau de la secrétaire d'Etat et daté de ce mercredi 5. Celui-ci assure qu'elle n'avait exprimé que son point de vue "personnel". Moins d'une heure plus tard, Marlène Schiappa contredisait cette interprétation.

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