Une vingtaine de détenus radicalisés vont sortir de prison cette année (Molins)
Le risque est évoqué depuis quelques mois par les spécialistes des djihadistes français. François Molins, procureur de la République de Paris, a mis en garde lundi 29 sur BFMTV sur le risque que représentent les détenus radicalisés qui vont sortir prochainement de prison après avoir exécuté leur peine.
Selon le magistrat, ils seraient ainsi une vingtaine a sortir de détention en 2018 et le même nombre en 2019. Ces derniers représentent "un risque majeur qui est celui de voir sortir de prison à l'issue de leur peine des gens qui ne sont pas du tout repentis, qui risquent même d'être encore plus endurcis compte-tenu de leur séjour en prison".
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Ces sorties de prison qui peuvent paraître précoces au regard de l'ampleur de la menace terroriste sont conditionnées au fait que les infractions liées au terrorisme étaient considérées comme des délits, passibles de dix ans, avant 2016. Elles sont désormais qualifiées de crimes, donc passibles de vingt ou trente ans de prison. Mais les lois instaurant des peines plus lourdes ne sont pas rétroactives en matière pénale.
Actuellement, plus de 1.200 personnes radicalisées sont écrouées pour des faits de droit commun et plus de 500 sont en prison pour terrorisme. "Le milieu pénitentiaire fait un peu office d’incubateur dans la mesure où il y a une interaction" entre ces deux types de détenus, selon le magistrat.
"Il faudra qu’on se parle beaucoup plus pour s’assurer qu’ils sont surveillés comme il faut, donc cela nécessite un travail de fond (entre) l’administration pénitentiaire, les services de renseignement, les préfectures, les acteurs judiciaires et le parquet", a précisé François Molins.
Le procureur de Paris a évoqué une menace "principalement endogène. C'est-à-dire qu'elle vient essentiellement de l'intérieur de notre pays, l'intérieur de notre territoire", car la France aurait dans son sein un "vivier de frustrés du jihad irako-syrien qui sont restés chez nous, partisans de l'État islamique".
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