Vague de manifestations en France contre la loi Travail et le 49-3
Il s'agit de la cinquième journée de mobilisation nationale et unitaire en deux mois à l'appel de la CGT, FO, FSU, Solidaires, l'Unef, l'UNL et Fidl. A Paris, le cortège de plusieurs milliers de manifestants, très encadré par les forces de l'ordre, se dirigeait depuis la place Denfert-Rochereau vers l'Assemblée nationale où à 16h sera discutée une motion de censure de la droite contre le gouvernement, qui n'a presque aucune chance de passer.
"Le gouvernement n'arrivera pas à faire taire les jeunes", a affirmé le président de l'Unef, William Martinet, en tête de manifestation, tandis que Jean-Claude Mailly a voulu se montrer "optimiste" en rappelant qu'il y a dix ans le contrat première embauche (CPE) avait été "adopté, voté, et retiré".
"Il y a besoin de passer à la vitesse supérieure", a déclaré Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, dans une interview à l'Humanité. Pour lui, "les salariés semblent décidés à s'engager dans un mouvement dur".
Les syndicats avaient renforcé aussi leurs propres services d'ordre provoquant des réactions hostiles. "SO (service d'ordre ndlr) salaud, le peuple aura ta peau" ou "flics, SO, même combat", ont crié des manifestants.
A Toulouse, 12.000 personnes selon les syndicats, 3.000 selon la préfecture manifestaient dans le centre-ville. "Avec cette loi, on nous crache à la figure", s'indignait Nathalie, infirmière de 44 ans, se disant "un peu écoeurée" par la "façon de faire" du gouvernement.
A Grenoble, un millier de personnes selon la police, 4.000 selon la CGT, a manifesté dans la calme aux cris de "49-3 on n'en veut pas, Grenoble soulève-toi" ou "P comme pourris, S comme salauds, à bas le parti socialiste".
A Rennes, selon la préfecture, la manifestation a rassemblé 1.500 personnes, dont 500 jeunes, qui ont commencé à se disperser vers 13H30 sans incidents majeurs.
Plusieurs centaines de personnes étaient aussi rassemblées à Nantes ou encore Marseille, entre 1.000 et 1.500 à Bordeaux, a constaté l'AFP. Ils étaient 750 à Lyon selon la préfecture, entre 600 (police) et 1.200 (organisateurs) à Montpellier. Dans la matinée, environ 1.200 manifestants avaient défilé à Pau, autant à Bayonne selon la police.
Dans le défilé montpelliérain, le secrétaire de l'union départementale CGT de l'Hérault Serge Ragazzacci a dénoncé "un attentat contre la démocratie et le peuple" de la part du gouvernement.
Côté lycéens, Pierre Monquet, vice-président du SGL, a évoqué "une faible mobilisation" à un mois du Bac, avec des blocages filtrants dans une trentaine de lycées en France. C'était notamment le cas du lycée Sophie Germain à Paris, où Juliette, 17 ans, élève de Terminale, dit avoir fait "toutes les manifs depuis le 9 mars".
Le lycée Henri IV était également bloqué, la porte d'entrée barrée d'un drap: "Le Medef ordonne, le gouvernement obéit, la jeunesse résiste".
Des manifestations ont aussi gêné la circulation dans la matinée autour de Nantes, Rennes et au pont de Tancarville (Seine-Maritime).
Deux autres journées de mobilisation ont été fixées aux 17 et 19 mai, à l'appel des sept syndicats, et des grèves reconductibles sont prévues dans certains secteurs, notamment chez les dockers et les marins, ou à la SNCF à l'appel de SUD-Rail et la CGT-cheminots. "Les salariés d'Aéroports de Paris, d'Air France, mais aussi ceux de l'énergie et de la pétrochimie discutent d'une possible grève reconductible", a souligné M. Martinez.
La mobilisation la plus importante contre le projet de loi remonte au 31 mars, avec 390.000 personnes selon la police, 1,2 million selon les organisateurs dans l'ensemble du pays.
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