Visite chahutée, doigt d'honneur, la campagne de Zemmour en pleine tourmente

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Par Anne RENAUT - Marseille (AFP)
Publié le 27 novembre 2021 - 19:37
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Manifestation anti-Zemmour à Genève
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© Fabrice COFFRINI / AFP
- Malvenu -
© Fabrice COFFRINI / AFP

Une visite chahutée, sans rencontre, qui se termine par un doigt d'honneur. Le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour, qui doit annoncer dans les prochains jours sa candidature à la présidentielle, termine sa pré-campagne en pleine tourmente.

Une photo de l'AFP a provoqué l'émoi samedi au terme d'une visite mouvementée d’Éric Zemmour à Marseille.

A la sortie d'un restaurant où le polémiste venait de déjeuner, une passante lui a fait un doigt d'honneur. Le polémiste - qui pourrait annoncer mardi ou mercredi sa candidature, selon plusieurs sources - a répondu par le même geste en affirmant "et bien profond", sous le regard amusé de sa conseillère Sarah Knafo, a constaté un photographe de l'AFP.

Un "geste instinctif" qu’Éric Zemmour "assume", se défend son entourage qui compare ce geste au "casse-toi pauv' con" lancé en février 2008 par le président Nicolas Sarkozy à un agriculteur qui refusait sa poignée de main.

Mais l'entourage d'Eric Zemmour n'a pas souhaité répondre à la question de savoir si ce geste était présidentiable. "Certainement que ça fait quelqu'un de vrai", a-t-on insisté. "Il nous a dit +on m’insulte, on me fait un doigt, je réponds cash+".

- "Guillotine" -

En 2018, commentant sur RTL la photo d'un jeune faisant un doigt d'honneur aux côtés du président Emmanuel Macron, Éric Zemmour avait estimé que c'était "une guillotine symbolique". M. Macron "a été humilié (...) et donc la France a été humiliée", avait-il estimé.

Pour l'eurodéputé RN Gilbert Collard, Éric Zemmour "aurait dû éviter ce doigt d'honneur, qui est discourtois, déplacé" mais "il ne faudrait pas inverser la charge de l'action première".

"Ce n’est pas à des groupuscules violents d’entraver la route" d’Eric Zemmour, a renchéri le candidat à l'investiture LR à la présidentielle Eric Ciotti sur BFMTV, qui s’était dit prêt en septembre à voter Zemmour s’il se retrouvait au 2e tour face à Macron.

SOS Racisme estime que ce geste "révèle en une image une vérité +bien profonde+: sa précampagne, qui se termine en eau de boudin, est un doigt d'honneur permanent à notre pays la France, à son Histoire et à ses habitants".

Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Clément Beaune y voit un "doigt de déshonneur" qui montre, selon lui, "le vrai visage" d'Eric Zemmour et de l'extrême droite: "C'est le manque de respect, c'est la division, c'est la haine, c'est la violence".

"Le problème du bien vivre ensemble dans notre pays n’est pas un problème de prénom. C’est un problème de comportement et de savoir vivre", a réagi Hugues Renson, vice-président LREM de l'Assemblée nationale.

Pour le candidat communiste Fabien Roussel, ce geste "révèle sa personnalité et sa misogynie qui n’a d’égale que sa détestation des gens de couleurs et plus généralement du genre humain".

- "Métaphysique" -

Cet épisode s'ajoute aux difficultés rencontrées par Éric Zemmour au terme de sa pré-campagne, amorcée par une tournée de conférences aux allures de meetings et une envolée sondagière qui semble désormais marquer le pas.

Outre des sondages qui stagnent ou baissent (12% et 17% au premier tour), des salles qui l'ont refusé comme à Londres ou Genève, et une organisation fragile critiquée en interne, le polémiste n'est pas parvenu à s'imposer dans ses déplacements.

Vendredi, il est descendu du train à Aix-en-Provence au lieu de Marseille où l'attendaient des manifestants. L'après-midi, il a déambulé moins de 15 minutes, dans le quartier du Panier, sous les cris de manifestants: "Zemmour casse-toi, Marseille antiraciste".

Sa déambulation sur le Vieux Port samedi a été annulée.

Autre revers, le polémiste a perdu cette semaine le soutien du financier Charles Gave. "Il n'a jamais été dans l’équipe", s'est défendu Eric Zemmour vendredi. Quant à son ami Philippe de Villiers, il ne viendra pas au Zénith à Paris le 5 décembre pour son premier meeting de campagne. "C’est un ami qui ne tient pas sa parole", a déploré le polémiste.

Ses avocats ont par ailleurs annoncé leur intention de poursuivre le magazine Closer, qui affirme dans son édition de vendredi que sa proche conseillère Sarah Knafo est enceinte de lui.

Malgré ces déboires, il n'y a pas de "micro doute" sur sa candidature, "on attend qu’il appuie sur le bouton", assure son entourage.

L'intéressé, interrogé sur l'hypothèse d'une non candidature, a considéré samedi que c'était "une grande question presque métaphysique".

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