Vols en jet privé de Nicolas Sarkozy : le parquet requiert un non-lieu

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 30 mai 2016 - 22:00
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Les juges d'instruction du pôle financier pourraient ordonner un non-lieu définitif pour Nicolas Sarkozy.
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Le parquet de Paris a requis un non-lieu dans l'enquête sur les voyages de Nicolas Sarkozy en jet privé en 2012 et 2013 qu'il avait facturés à la société Lov Group de son ami Stéphane Courbit. Une bonne nouvelle pour l'ancien chef de l'Etat déjà mis en examen dans deux autres dossiers: l'affaire de ses comptes de campagne et celle sur des soupçons de corruption d'un haut magistrat.

Un front judiciaire pourrait s'éteindre pour Nicolas Sarkozy: le parquet de Paris a requis un non-lieu dans l'enquête sur ses vols en jet privé en 2012-2013, facturés à la société Lov Group de son ami Stéphane Courbit. Ce réquisitoire, daté de mercredi 26, est la dernière étape avant la décision des juges d'instruction du pôle financier, qui n'ont procédé à aucune mise en examen et pourraient donc ordonner un non-lieu définitif. Une nouvelle rassurante pour l'ancien président de la République, même s'il ne s'agit pas d'une surprise et qu'il n'a pas été judiciairement mis en cause dans cette enquête. Alors qu'il va se lancer dans la course à la primaire de son camp pour la présidentielle à l'automne, Nicolas Sarkozy est déjà mis en examen dans deux autres dossiers, l'affaire de ses comptes de la campagne présidentielle en 2012 et celle sur des soupçons de corruption d'un haut magistrat.

Mais s'il a pu craindre un renvoi rapide en correctionnelle dans la seconde affaire, connue aussi comme celle des "écoutes", une récente décision de la chambre de l'instruction a annulé des actes de l'enquête, ce qui va retarder la procédure de plusieurs mois. L'ancien président doit désormais à nouveau être entendu par les juges d'instruction. Dans l'affaire des vols en jet privé, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire en décembre 2014, en marge de l'enquête Air Cocaïne menée à Marseille sur un vaste trafic international de drogue depuis la République dominicaine, dans laquelle 14 personnes sont mises en examen. A Saint-Domingue, quatre Français ont été condamnés à 20 ans de prison et deux d'entre eux ont pris la fuite dans des conditions rocambolesques pour rentrer en France, où ils sont mis en examen.

Lors d'une perquisition dans les locaux de la société de transport aérien SNTHS, impliquée dans le trafic, les enquêteurs avaient découvert des factures adressées à Lov Group, dont trois concernaient des vols en jet privé de Nicolas Sarkozy. Présente notamment dans le monde de la production audiovisuelle et des jeux en ligne, Lov Group a été créée en 2007 par Stéphane Courbit, un proche de Nicolas Sarkozy. Le parquet de Marseille s'était dessaisi au profit de celui de Paris. Par la suite, l'ancien président avait protesté après des révélations sur une géolocalisation de son téléphone dans l'enquête menée à Marseille.

Les vols ont été effectués dans trois appareils différents en partance du Bourget, à destination de Doha (Qatar), où l'ex-président s'est rendu le 9 décembre 2012 pour un forum international sur le sport, des Etats-Unis le 30 janvier 2013 et le 26 février 2013 vers Abou Dhabi (Emirats arabes unis). D'après une source proche du dossier, les documents saisis montrent que les vols ont été facturés environ 100.000 euros chacun. Des faits d'abus de biens sociaux auraient pu être constitués s'il avait notamment été démontré que la prise en charge de ces voyages servait d'autres intérêts que ceux de Lov Group.

Stéphane Courbit a été entendu par les juges sous le statut de témoin assisté. Son avocat, Me Christophe Ingrain, avait justifié auprès de l'AFP ces dépenses par le projet de son client de créer un fonds d'investissement, Columbia, avec le soutien de Nicolas Sarkozy qui avait à l'époque quitté la vie politique. Le projet avait été abandonné après la mise en examen pour abus de faiblesse de Stéphane Courbit dans l'affaire Bettencourt, avait expliqué l'avocat, qui n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP ce lundi. Alors que le parquet de Bordeaux avait requis la relaxe, Stéphane Courbit avait été reconnu coupable d'abus de faiblesse et condamné à une amende de 250.000 euros, en raison d'un investissement controversé de Liliane Bettencourt dans sa société en 2010-2011. Il n'a pas fait appel et avait restitué les fonds à la famille Bettencourt avant le procès, soit 143,7 millions d'euros plus des intérêts.

 

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