Argentine : le gouvernement de Javier Milei tourne la page des Brics
MONDE - Sous l'impulsion de Javier Milei, l'économie argentine prend un nouveau cap avec la relance du projet d'adhésion à l'OCDE, le nouvel exécutif argentin refusant de rejoindre groupe des BRICS.
L'une des principales ambitions de l'ex-président argentin Mauricio Macri est également celle Javier Milei, son successeur. L'annonce de Diana Mondino, sa future ministre des Affaires étrangères, confirmant le rejet de l'adhésion de l’Argentine au groupe des BRICS, ouvre la voie à une éventuelle intégration du pays à l'OCDE.
Les commentaires de Mondino mettent en lumière la vision de Milei selon laquelle les avantages potentiels des BRICS sont plus politiques que commerciaux. Cette orientation marque un changement de cap important. La nouvelle direction politique argentine semble s'aligner sur la conviction qu'elle devrait concentrer ses efforts diplomatiques sur des partenariats plus étroits avec les États-Unis.
Invitation en suspens et démarches en cours
L'Argentine a reçu une invitation à rejoindre l'OCDE le 25 janvier 2022, mais contrairement à d'autres nations invitées par cette institution, le gouvernement argentin n'a ni accepté ni refusé cette opportunité. Dans une entrevue avec Reuters, Diana Mondio a affirmé que le gouvernement de Javier Milei allait travailler à l'adhésion à l'OCDE, tout en soulignant la complexité et la longueur de ce processus.
Marcelo Scaglione, qui était le représentant de l'Argentine auprès de l'organisation internationale sous le gouvernement de Macri, s'attelle donc à nouveau à cette tâche.
Selon les informations, le processus pourrait s'étendre sur une période de quatre à six ans. Pour rejoindre l'OCDE, l’Argentine doit répondre à diverses exigences liées aux meilleures pratiques des nations développées en matière économique, fiscale et de transparence.
Atouts économiques et stratégiques de l'adhésion à l'OCDE
Lors d'une interview avec Bloomberg Linea en juin 2023, Marcelo Scaglione avait exposé les avantages de l'intégration du pays à cette organisation multilatérale, fondée en 1961, mais dont les racines remontant au plan Marshall. "Il a été démontré que les nations en développement qui adhèrent à l'OCDE deviennent développées en 25 ans", avait-il souligné. À titre d'exemple, il a cité le cas de la Corée du Sud, qui a rejoint l'OCDE en 1996.
Marcelo Scaglione a souligné que l'adhésion à l'organisation offre la possibilité de commercer avec un marché de 500 millions de consommateurs. Il a ajouté que cela contribuerait à résoudre le problème persistant de la pénurie de dollars en Argentine. Les 38 membres actuels de l'institution représentent 75 % des investissements mondiaux et 60 % du commerce mondial, selon ses propos.
Scaglione était présent au siège de l'OCDE, à Paris, le 5 novembre dernier. A cette occasion, il a confirmé la position de Diana Mondino et du président Javier Milei en faveur de l'adhésion de l'Argentine à l'OCDE. Marcelo Scaglione a également exprimé sa reconnaissance au secrétaire général de l'OCDE, l'Australien Mathias Cormann, et a tweeté : "La OCDE ha vuelto!" (L'OCDE est de retour !).
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