Autriche : l'extrême droite en tête au premier tour de la présidentielle

Le candidat de l'extrême droite autrichienne Norbert Hofer est arrivé dimanche en tête du premier tour de l'élection présidentielle. Les candidats de la gauche et de la droite ont été éliminés au profit du candidat écologiste.

C'est un séisme politique pour l'Autriche dont les secousses pourraient se faire sentir dans toutes l'Europe. Pour la première fois depuis 1945, l'extrême droite y est arrivée en tête, dimanche 24, lors du premier tour de l'élection présidentielle. Et ce avec une avance plus que confortable.

Le candidat du parti FPÖ, Norbert Hofer, a obtenu 36,4% des voix, laissant sur place les candidats des partis sociaux-démocrates (SPO) et chrétiens conservateurs (OVP) au pouvoir depuis 2008 au sein d'une coalition et qui se sont partagés les succès à la présidentielle depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Avec un score identique de 11,2%, ils sont tous les deux éliminés au profit d'Alexander Van der Bellen (20,4%), premier candidat écologiste à se hisser au second tour d'une élection présidentielle autrichienne.

"C'est un résultat historique, qui reflète les qualités de Norbert Hofer, mais aussi une profonde insatisfaction vis-à-vis du gouvernement", a déclaré Heinz-Christian Strache, chef du FPÖ. Le candidat du parti part favoris pour le deuxième tour, d'autant plus que ni les sociaux-démocrates, ni les chrétiens conservateurs n'ont souhaité donner de consignes de vote.

Le succès de l'extrême droite reste cependant symbolique car le président n'a que peu de pouvoir dans le système politique autrichien. Mais il s'agit d'un coup de semonce pour les partis "traditionnels", alors que le FPÖ avait atteint 30% aux dernières élections régionales.  C'est aussi un signe envoyé à l'Union européenne dans un pays très confronté à la crise des migrants de par sa position géographique.

En France Marine Le Pen a adressé ses "plus sincères félicitations à (ses) amis du FPO pour ce résultat magnifique". De son côté, le Premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a jugé "préocupants" ces résultats qui témoignent d'une montée de l'extrème droite en Europe.