Autriche : Norbert Hofer, issu de l'extrême-droite, aux portes du pouvoir
L'Autriche pourrait devenir ce dimanche le premier pays d'Europe occidentale à élire un président issu de l'extrême droite. Alors que quelque 6,4 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour choisir le successeur du social-démocrate Heinz Fischer, Norbert Hofer, un ingénieur aéronautique âgé de 45 ans, militant depuis sa jeunesse au FPÖ et vice-président du Parlement depuis 2013, est aux portes du pouvoir. A deux heures des résultats officiels, les instituts de sondage le donnaient au coude à coude avec son rival, l'écologiste Alexander Van der Bellen, 72 ans, tenant d'une ligne centriste et libérale (50,2% des voix contre 49,8% à son rival, avec une marge d'erreur de 2%). Très largement arrivé en tête au premier tour avec 35% des suffrages, le premier est certain de gagner et le second prudemment optimiste.
Très inquiète, l'Europe suit d'un oeil attentif cette élection marquée par l'effondrement des deux partis traditionnels, les sociaux-démocrates du SPÖ et les conservateurs chrétiens de l'ÖVP, qui dominaient la vie politique autrichienne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce dimanche, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a exprimé sa crainte de voir l'extrême-droite l'emporter en Autriche. En 2000, l'entrée au gouvernement autrichien du FPÖ, dirigé à l'époque par Jörg Haider avait provoqué l'ire de l'Union et valu au pays des sanctions.
Aujourd'hui, conformément à la tradition autrichienne, ni les sociaux-démocrates ni les conservateurs chrétiens n'ont donné de consignes de vote. Seul Alexander Van der Bellen, soutenu par de nombreuses personnalités, a appelé à faire barrage contre l'extrême-droite, rappelant que celle-ci avait déjà causé la ruine du pays.
Mais si la progression du FPÖ a été portée ces derniers temps par la crise des migrants qui a vu 90.000 personnes demander l'asile en Autriche en 2015, soit plus de 1% de sa population, elle date déjà de plusieurs années. Les questions du chômage et de la sécurité ont joué et, contribuant à lisser l'image de son parti, Norbert Hofer, a principalement axé son discours électoral sur l'emploi et le niveau de vie des Autrichiens, se gardant bien de tout dérapage xénophobe. Il a cependant annoncé d'emblée qu'il ne nommerait jamais une ministre portant le voile, considéré selon lui comme un symbole d'oppression pour la femme, et que si jamais la Turquie adhérait à l'Union européenne, l'Autriche la quitterait.
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