Brexit : est-il possible que, malgré le référendum, le Royaume-Uni ne quitte pas l'UE ?

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 28 juin 2016 - 09:11
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Les drapeaux du Royaume-Uni et de l'Union européenne
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©Philippe Huguen/AFP
Le parlement britannique n'a pas formellement l'obligation de suivre le résulta des urnes.
©Philippe Huguen/AFP
Si le vote a donné sans appel un feu vert à la sortie du Royaume-Uni, les dirigeants politiques locaux ne se pressent pas. Et les possibilités de ne pas suivre le vote existent juridiquement.

Et si le résutat des urnes au Royaume-Uni, à savoir le Brexit et la sortie de l’Union européenne, ne devenait jamais effectif? Cette possibilité était évoquée à demi-mot avant le scrutin, dans une relative indifférence. Mais face à des signes que certains interprètent comme un début de reculade, les arguments juridiques reviennent en force.

En effet, avant le jour fatidique de l’élection, le juriste David Allen Green dans un éditorial pour le très sérieux Financial Times, avait soulevé une subtilité juridique. Il expliquait qu’aucune règle claire n’a été incluse dans le droit britannique sur le référendum qui obligerait le parlement national, qui doit formellement ratifier la sortie du Royaume-Uni, de suivre le résultat qui sortirait des urnes.

La stratégie pourrait paraître choquante de prime abord. Elle n’est pourtant pas totalement farfelue: les deux principales forces en présence dans le chambre basse britannique, les conservateurs et les travaillistes, sont en faveur d’un maintien du pays dans l’UE. Dans le parti de David Cameron le Premier ministre, malgré de fortes disparités internes, c’est plutôt le "Remain" ("rester") qui l’emportait avant le vote. Depuis l’élection, David Cameron, qui a certes annoncé sa démission, laisse déjà entendre qu’il veut retarder au maximum l’activation de "l’article 50" qui acterait définitivement de la sortie du pays. Quant aux travaillistes, le maintien est largement soutenu.

La grande majorité des Britanniques n’avait absolument pas conscience de cette possibilité au moment du vote, tant la question de la mise en pratique d’un éventuel Brexit n’est pas discutée. L’opinion pubique semble acquise à l’idée que ce qui ressortira du scrutin sera naturellement la voie suivie.

Autre signe que le scénario d’un "passage en force" du parlement face à l’opinion publique est possible, ces propos tenus le 6 juin par un député pro-européen à la BBC: "Nous accepterons la demande de la population de quitter l'Europe mais après, tout est négociable et le parlement aura son mot à dire". Reste à savoir s’il aura l’audace de prendre une décision allant à l’encontre du vote de 17,4 millions de Britanniques qui se sont prononcés pour le Brexit. 

 

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