Brexit : lancement de la campagne avant le référendum
L'heure a sonné. A dix semaines du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, le coup d'envoi de la campagne a été lancé ce vendredi 15. Les sondages prédisent un scrutin serré.
Mercredi 13, la commission électorale a tranché: jusqu'au 23 juin, le groupe The In Campaign, pro UE et menée par le Premier ministre David Cameron, affrontera Vote Leave, qui prône le Brexit. Ainsi, le mouvement mené par le charismatique maire de Londres Boris Johnson l'a emporté face au Go Movement, soutenu par le chef du parti europhobe et anti-immigration Ukip, Nigel Farage, à qui les conservateurs eurosceptiques ne voulaient surtout pas s'associer. Les deux camps officiels pourront chacun dépenser un maximum de 7 millions de livres (8,7 millions d'euros), tandis que les autres seront "limités" à 700.000 chacun.
David Cameron, qui défend le statut spécial du Royaume-Uni dans l'UE qu'il vient de négocier avec ses partenaires européens, clame haut et fort depuis des mois que quitter l'UE serait "le pari du siècle". "Quand on demande à ceux qui mènent campagne pour une sortie de présenter un projet hors de l'Union européenne, ils deviennent extrêmement vagues", avait déclaré le locataire du 10 Downing Street fin février dans une tribune au Daily Telegraph. "Ce qu'ils proposent, aujourd'hui, c'est un saut dans les ténèbres"."Il ne suffit simplement pas d'affirmer que tout ira bien lorsque des emplois et l'avenir de notre pays sont en jeu", avait ajouté celui qui s'est récemment retrouvé impliqué dans le scandale des "Panama Papers". Si la question du Brexit divise jusque dans son parti conservateur, les principales formations politiques et plusieurs des plus importants employeurs britanniques ont affiché leur soutien dans ce dossier. Preuve en est avec Jeremy Corbyn: jeudi 14, le leader du parti travailliste a tenu son premier discours pro-UE. Cette semaine, The In Campaign a également lancé une campagne sur YouTube pour appeler les jeunes à parler à leurs grands-parents pour les persuader de voter en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l'UE.
Dans le camps adverse, on soutient que les Britanniques seraient bien plus heureux s'ils pouvaient s'épargner les affres de l'administration européenne. "Le Royaume-Uni pourrait avoir un très grand avenir, avec une économie plus dynamique et une population plus heureuse", avait déclaré Boris Johnson en février au Times, accusant David Cameron "d'exagérer les risques" d'un Brexit. Le mouvement organise ce vendredi et samedi 15 de nombreux évènement à travers le pays pour convaincre du bien fondé de sa position.
Pour l'heure, les sondages annoncent un résultat des plus serrés. En effet, selon une étude réalisée sur plusieurs enquêtes d'opinion par des universitaires au sein du projet What Uk Thinks, les deux camps sont crédités d'un soutien de 50% chacun. Aussi, le taux de participation des électeurs sera un élément clé du résultat. Et, d'après John Curtice de la Strathclyde University, les Britanniques favorables au Brexit "sont présentés comme plus enclin à aller voter".
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