États-Unis : Joe Biden cède à la fronde des démocrates et retire sa candidature à l’élection présidentielle

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France-Soir
Publié le 22 juillet 2024 - 08:48
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Nishimura / AFP
États-Unis : Joe Biden cède à la fronde des démocrates et retire sa candidature à l’élection présidentielle
Nishimura / AFP

La pression était si forte depuis son débat télévisé raté face à Donald Trump, que Joe Biden ne s’en sortait plus. La candidature à sa propre réélection faisait jaser chaque jour un peu plus et les démocrates étaient de plus en plus nombreux à appeler, exhorter ou souhaiter son retrait de la course. Deux jours après la publication par le New York Times et Reuters de fuites selon lesquelles le président américain, actuellement en quarantaine après avoir contracté le COVID, aurait accepté l’idée d’un départ, l’actuel locataire de la Maison Blanche a confirmé l’information et annoncé dimanche 21 juillet 2024 son retrait de la course.   

La campagne de Joe Biden battait de l’aile. Il ne s’agissait plus de convaincre les électeurs américains de voter pour lui le 04 novembre prochain, mais de prouver à ses propres militants qu’il était suffisamment capable, aussi bien physiquement que cognitivement, de pouvoir finir sa course et un second mandat. Le débat télévisé qui s’est tenu fin juin face à Trump a soufflé un vent de panique chez les Dems.  

Joe Biden jette l’éponge pour “l’intérêt du parti et du pays” 

Le comité de rédaction du New York Times avait immédiatement réagi, appelant, aux côtés de plusieurs voix démocrates notables comme Nancy Pelosi, le président de 81 ans à abandonner la campagne. Tout au long de ce mois de juillet et malgré quelques interviews par-ci, par-là, supposées démonter son acuité et calmer cette panique chez les siens, les appels n’ont cessé de se succéder, obligeant l’intéressé et son entourage à maintes fois réaffirmer qu’il restait le “candidat idéal pour battre Trump”.  

Dans un article publié le jeudi 18 juillet, le New York Times précise que l’ancien vice-président sous Obama aurait accepté l’idée de se retirer. Le journal se réfère aux déclarations de responsables du parti, qui se sont exprimés anonymement. Il est question de quatre membres de l’entourage proche du candidat démocrate, interrogés par le New York Times, déclarant que Joe Biden “a commencé à accepter l’idée qu’il ne serait pas capable de gagner en novembre” et qu’il allait “devoir retirer sa candidature”.  

L’agence Reuters a corroboré les déclarations, en citant un responsable de la campagne. “Oui, c’est bien fini. Il s’agit simplement d’une question de temps (..) Je pense qu’il s’agit désormais de savoir quand et non pas s’il le fera”, aurait-il déclaré. Mais ce n’est pas fait pour autant, selon le New York Times qui précise dans son article que Joe Biden “n’a pas encore pris la décision de quitter la course”.  

Ils sont désormais une trentaine de représentants à la Chambre et quatre sénateurs du Congrès à appeler le président à se retirer pour laisser la place à un candidat plus jeune. A cela s’ajoute un soutien de poids, à savoir l’homme d’affaires Michael Moritz, un des principaux donateurs du parti démocrate. Il a déclaré au New York Times sa décision de suspendre les dons. "Malheureusement, le président Biden doit faire un choix : la vanité ou la vertu”.   

Des représentants soulignent qu’il est temps de “faire face à la réalité”. “Les inquiétudes largement répandues dans l'opinion publique concernant votre âge et votre condition physique mettent en péril ce qui devrait être une campagne gagnante", ont-ils écrit dans une lettre. "Passer le flambeau redynamiserait la course et injecterait de l'enthousiasme et de l'élan chez les démocrates avant notre convention” prévue en août, appellent-ils. 

Le Washington Post publiait le même jeudi une information selon laquelle l’ex-président Barack Obama, très influent chez les démocrates, aurait fait part de ses doutes quant à la “viabilité” de la candidature de son ancien vice-président.  

“Je pense qu'il est dans l'intérêt de mon parti et du pays que je me retire pour me concentrer uniquement sur l'exercice de mes fonctions de président jusqu'à la fin de mon mandat”, a annoncé Joe Biden dans un communiqué publié ce dimanche 21 juillet. Un discours à la nation sera prononcé dans la semaine pour justifier, “en détail”, sa décision. Après avoir brièvement dressé un bilan positif de son mandat, il a remercié sa vice-présidente Kamala Harris, sa potentielle remplaçante, d'avoir été “une extraordinaire partenaire”. 

Kamala Harris a le soutien de Biden 

Pourtant, cela fait deux jours, la directrice de campagne du président haussait le ton face aux échos d’un retrait du locataire de la Maison Blanche. Jen O’Malley Dillon a affirmé vendredi, au lendemain de tous ces articles, que Joe Biden “se présentait pour gagner”. “Il est notre candidat et il va être notre président pour un second mandat". Il reste "absolument" dans la course à la Maison Blanche, insiste-t-elle, malgré les dernières “difficultés”. Même son de cloche chez le vice-directeur de la campagne, Quentin Fulks. “Il n’hésite sur rien. Le président a pris sa décision. Joe Biden a dit qu’il était candidat à l’élection présidentielle américaine. Notre campagne avance”.   

L’intéressé est revenu à la charge vendredi, annonçant qu’il reprendrait cette semaine sa campagne, suspendue après avoir été diagnostiqué positif au Covid-19. "La vision lugubre de Donald Trump pour l'avenir ne représente pas qui nous sommes en tant qu'Américains", a-t-il écrit dans un communiqué depuis son fief, le Delaware, où il semble balayer tout retrait de la course. "Ensemble, en tant que parti et en tant que pays, nous pouvons le battre et le battrons dans les urnes".  

Ses symptômes se sont "améliorés" à en croire son médecin mais ce n’est sûrement pas la fièvre, la toux ou les courbatures qui inquiètent les électeurs. La semaine passée, les caméras ont une fois de plus été les témoins de trous de mémoire de Joe Biden, qui a eu du mal à se rappeler du nom de son Secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, le qualifiant de “l’homme noir”. Une autre vidéo fait le tour des réseaux sociaux et des médias, dans laquelle il donne l’impression de confondre une dame blonde avec son épouse, avant que celle-ci ne vienne l’interpeller.  

Autant d’événements qui ont plombé le président américain dans les sondages, en chute depuis son débat raté face à Trump. A l’opposé, ce dernier, qui vient d’être officiellement investi par le parti républicain, vit un état de grâce, particulièrement après la tentative d'assassinat à son encontre.   

Qui pour affronter le candidat républicain ? La piste la plus avancée à ce stade est celle de Kamala Harris, à qui Joe Biden a exprimé son soutien. Selon un récent sondage publié par CNN, la vice-présidente pourrait même faire mieux que son président, lui qui perdait le remake, et de loin. D’autres noms, beaucoup moins connus des Américains, ont émergé ces dernières semaines, comme les gouverneurs de Californie ou du Michigan.   

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