Grèce : Alexis Tsipras a transmis ses propositions
Cette fois, ça y est. Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a officiellement transmis à l'Eurogroupe ses propositions (à lire inétgralement ICI, en anglais) pour la réouverture des négociations closes fin juin lorsqu'il avait annoncé l'organisation d'un référendum. Le texte, dont les européens ont accusé réception à 22h jeudi 8, soit deux heures avant la date butoir, reprend l'essentiel des exigences des créanciers, en échange toutefois de nouvelles contreparties.
Alexis Tsipras et son nouveau ministre des finances Euclide Tsakalotos s'engagent par exemple à augmenter la TVA et l'âge de départ à la retraite, ou encore à supprimer certaines niches fiscales et à couper dans le budget de La Défense. Concrètement, cela se traduirait par une taxe sur la valeur ajoutée rehaussée à 23%, excepté pour les produits de base, l'électricité et les hôtels (13%) et les médicaments (6%). Pour ce qui est de l'âge de départ à la retraite, il sera progressivement relevé pour atteindre, en 2022, 62 ans pour ceux ayant cotisé 40 ans et 67 ans au maximum, tandis que le budget de la Défense doit être amputé de 300 millions d'euros sur deux ans. Surtout, si l'Eglise orthodoxe ne semble pas être concernée par la hausse de la fiscalité, les îles, et notamment les plus riches et touristiques, n'auront plus d'avantages fiscaux comme la TVA réduite de 30%. Les privatisations vont également reprendre et concerneront notamment les aéroports régionaux et les ports, comme celui du Pirée.
Si Alexis Tsipras cède sur quasiment toutes les exigences posées de longue date par les créanciers, et ce contre l'avis d'une majorité de Grecs qui ont dit "non" lors du référendum, c'est pour mieux demander un nouveau plan d'aide indispensable pour redonner un peu d'air à son pays. Athènes réclame ainsi, dans les grandes lignes, un financement de 53,5 milliards d'euros pour couvrir les obligations liées à sa dette jusqu'en 2018 ainsi qu'une nouvelle restructuration de celle-ci et une meilleure prise en compte de sa soutenabilité. Enfin, Alexis Tsipras souhaite qu'un "paquet de 35 milliards d’euros" soit consacré à la croissance.
Le texte va désormais devoir passer entre les mains du FMI et de la BCE et être validé par les Parlements allemands et grecs avant d'être présenté, dimanche 12, aux 28 chefs d'Etats de l'Union européenne lors d'un nouveau sommet extraordinaire. Seuls ces derniers, s'ils en acceptent les termes, pourront définitivement le valider et ainsi accorder à la Grèce un nouveau plan d'aide qui éloignerait le spectre du Grexit.
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