Référendum grec : "non", et maintenant ?

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Pierre Plottu
Publié le 06 juillet 2015 - 09:22
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Le Premier ministre grec Alexis Tsipras.
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Le leader de Syriza et Premier ministre grec Alexis Tsipras s'est entretenu avec François Hollande en début de soirée dimanche 5.
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Les Grecs ont dit "non" à plus de 61% aux propositions de réformes de leurs créanciers. Une victoire pour le Premier ministre Alexis Tsipras, qui souhaite maintenant la réouverture des négociations, pourtant rompues depuis plus d'une semaine, sur un plan d'aide à la Grèce.

Alexis Tsipras a gagné son pari, les Grecs ont largement dit "oxi" ("non") aux propositions des créanciers lors du référendum de dimanche 5. Un "non" qui serait un "grand oui à une Europe démocratique", selon leur ministre des finances Yanis Varoufakis, et un "renforcement du pouvoir de négociation" pour les représentants grecs, a en croire le Premier ministre Tsipras. Mais, alors que le dialogue est rompu depuis plus d'une semaine maintenant, quelles négociations?

Dès l'annonce des premiers résultats donnant le non vainqueur (a plus de 61% selon les derniers chiffres quasi-définitifs), de nombreux dirigeants européens ont pris la parole. Les Slovaques par exemple ont estimé que ce vote faisait du Grexit un "scénario réaliste" tandis que le ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel a avancé qu'il rend la réouverture des négociations "difficilement imaginable". "Après le refus des règles du jeu de la zone euro, tel qu'il s'exprime par le vote non, des négociations sur des programmes d'aide chiffrés en milliards paraissent difficilement imaginables", a-t-il déclaré.

A la tête des instances européennes enfin, le scepticisme était aussi de mise dimanche soir. Le président du Parlement européen Martin Schulz a fait part de son inquiétude suite au résultat du référendum et évoqué les risques de panique financière si les banques rouvraient leurs portes rapidement, comme l'ont évoqué des dirigeants grecs.

Dans le même temps, les dirigeants européens se sont également activés. Ce lundi, les directeurs du Trésor des pays de la zone euro doivent ainsi se réunir, tandis que le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker va consulter les présidents du Conseil européen Donald Tusk, de la BCE Mario Draghi et de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem.

Le moteur franco-allemand vrombit également. Après s'être entretenu avec Alexis Tsipras en début de soirée dimanche, François Hollande a ensuite convenu avec Angela Merkel d'un rendez-vous à l'Elysée, dès ce lundi. Selon un communiqué de la présidence, "tous deux sont d'accord sur le fait que le vote des citoyens grecs doit être respecté" et ils ont donc demandé, et obtenu, qu'un sommet de la zone euro soit convoqué mardi 7 à Bruxelles à 18h.

La reprise en main au plus haut niveau des États d'un dossier jusqu'ici géré par les ministres des Finances est donc en marche. Reste à savoir si les différents acteurs parviendront à trouver une position commune favorable à la reprise des négociations, et sur quelles bases.

 

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