Grèce : les concessions faites à Bruxelles fâchent une partie de Syriza
La situation se détend entre la Grèce et l'Union européenne, mais au prix de tensions à Athènes. Après l'accord trouvé vendredi 20 entre la Grèce et l'Eurogroupe, les ministres des Finances de la zone euro, Bruxelles a de nouveau distribué un bon point à Athènes.
Selon cet accord, la Grèce doit soumettre ses projets de réformes économiques et sociales à ses principaux créanciers, la "troïka" BCE, UE, FMI. En échange, elle continue de bénéficier d'un plan d'aide financière de leur part.
Une première liste de réformes a été déposée sur les bureaux de l'Union européenne ce mardi. Elle n'a pas encore été rendue publique mais Bruxelles y voit "un bon point de départ" du gouvernement grec.
Pour établir cette liste, il semblerait que le Premier ministre Alexis Tsipras ait accepté de mettre de l'eau dans son vin. Selon plusieurs médias, il aurait soumis à l'Europe les réformes concernant l'aide aux Grecs les plus touchés par la crise. L'accès gratuit aux soins, à l'énergie pour les plus défavorisés, aide alimentaire et aide aux transports seraient sur sa liste.
En revanche, l'augmentation du salaire minimum ou la remise en cause de privatisations décidées par ses prédécesseurs n'auraient finalement pas été soumises par Alexis Tsipras. Des mesures auxquelles la troïka reste très opposée.
Après une campagne axée sur la fin d'une politique imposée à la Grèce par Bruxelles, de tels compromis passent mal auprès de l'aile la plus à gauche de Syriza, le parti au pouvoir. Certains reprochent déjà à Alexis Tsipras de ne pas tenir ses promesses et de n'avoir changé que la forme dans la relation entre la Grèce et ses créanciers.
Les réformes, bien que d'initiative grecque, restent en effet soumises à la "troïka", mais Alexis Tsipras a au moins l'opportunité de négocier et de sortir de l'austérité absolue. Il lui faudra convaincre son parti et ses électeurs que cela suffit.
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