L’administration Biden débloque une autre aide de près d’un milliard de dollars pour l’Ukraine, Trump appelle à un cessez-le-feu
L’administration Biden met le paquet, à un mois et demi de son départ de la Maison Blanche. Le Pentagone a annoncé samedi 07 décembre 2024 le versement d’une nouvelle tranche d’aide militaire à Kiev, valorisée cette fois-ci à près d’un milliard. Une autre enveloppe conséquente qui intervient à peine une semaine après celle de 700 millions de dollars, prélevée sur les stocks de l’armée américaine. Peu avant le retour de Donald Trump, le président Joe Biden et son staff semblent se dépêcher à dépenser le budget alloué à l’Ukraine, estimé début novembre, lors de la victoire du républicain, à 6 milliards de dollars par le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan.
Depuis la défaite de la vice-présidente et candidate démocrate, Kamala Harris, l’administration Biden réitère son intention de dépenser la somme restante du budget alloué à l’Ukraine, dans l’espoir de positionner Kiev dans une posture favorable si le président entrant, Donald Trump, parvient à réunir les deux belligérants autour de la table de négociation tel que déclaré pendant sa campagne.
Près de 2 milliards de dollars en une quelques jours
Premier soutien de l’Ukraine depuis février 2022 avec plus de 60 milliards de dollars d’aide militaire, les États-Unis avaient d’abord autorisé, de manière officielle et dès la mi-novembre, les sociétés militaires privées à se rendre dans ce pays de l’Europe centrale, “loin des lignes de front” pour “réparer et entretenir les équipements fournis par les États-Unis”.
Le 2 décembre, Washington a annoncé une aide militaire supplémentaire pour l’Ukraine, évaluée à 725 millions de dollars et comprenant notamment des missiles et des mines antipersonnel, selon un communiqué du secrétaire d’État américain Antony Blinken. “Les États-Unis fournissent un nouveau lot important d’armes et d’équipements (…) Cette aide supplémentaire (…) est évaluée à 725 millions de dollars”, explique-t-on. Plus précisément, il s’agit de munitions pour l’artillerie, des missiles anti-aériens STinger et des missiles antichar Javelin.
Samedi, quelques jours plus tard, c’est le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, qui a annoncé une autre aide. Celle-ci est cette fois-ci estimée à 988 millions de dollars. Il est encore question de munitions pour l’artillerie, de drones mais également des pièces et des composants pour l’entretien des systèmes d’artillerie et des blindés.
Le chef du Pentagone a alerté contre une suspension de l’aide américaine, jugée trop élevée par le prochain président. "Nous pouvons continuer à nous opposer au Kremlin. Ou nous pouvons laisser Poutine agir à sa guise et condamner nos enfants et nos petits-enfants à vivre dans un monde de chaos et de conflits", a-t-il déclaré. "Le gouvernement actuel a fait son choix. Il en va de même pour une coalition bipartisane au Congrès. La prochaine administration devra faire son propre choix", a ajouté Lloyd Austin.
Dans sa déclaration lors du Forum national de défense Reagan, en Californie, il a aussi mis en garde contre un isolement des États-Unis de ses partenaires. “En fin de compte, l'Amérique est plus faible lorsqu'elle est seule. Et l'Amérique est plus petite lorsqu'elle est isolée”, a-t-il dit, en contraste avec la vision “America First” du président élu.
Trump appelle à un cessez-le-feu
L’annonce de cette nouvelle aide américaine est intervenue au moment où Donald Trump était à Paris aux côtés du président français Emmanuel Macron et du président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Le républicain a promis de régler la guerre entre Kiev et Moscou avant même de prêter serment en janvier. Dimanche, il a appelé à un "cessez-le-feu immédiat" et à des négociations pour mettre fin au conflit, comme le souhaiterait, selon son post sur son réseau social, "Zelensky et l'Ukraine”.
"Il devrait y avoir un cessez-le-feu immédiat et des négociations devraient commencer. Trop de vies ont été perdues en vain, trop de familles ont été détruites, et si ça continue, cela pourrait se transformer en quelque chose de plus gros, et bien pire", a-t-il écrit.
Adoptant le ton qu’on lui connaît, il a déclaré que l’Ukraine a perdu "de façon ridicule" 400 000 militaires et "bien plus de civils", tandis que "600 000 soldats russes sont blessés ou morts, dans une guerre qui n'aurait jamais dû commencer et qui pourrait durer éternellement". "Je connais bien Vladimir Poutine. La Chine peut aider. Le monde attend !", insiste Donald Trump.
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