La Tunisie, pionnière du Printemps arabe, frappée par le terrorisme
L'histoire récente de la Tunisie a été marquée par de l'espoir, de la désillusion et des drames. Ce mercredi, la capitale Tunis a été frappée par un attentat perpétré par un commando de trois terroristes qui ont pris d'assaut le célèbre musée du Brado où leurs tirs ont fait 19 victimes, 17 touristes étrangers, un employé tunisien et un membre de la police.
Le 14 janvier 2011, le président Zine el-Abidine Ben Ali est chassé du pouvoir qu'il détient depuis 1987 par la pression populaire. Presque un mois plus tôt, le suicide par immolation d'un marchand de légumes dont la marchandise avaient été saisi par les autorités, Mohammed Bouazizi, avait déclenché la vindicte populaire contre un régime autoritaire gangréné par la corruption et le clientélisme mis en place par le gouvernement Ben Ali.
Quatre semaines de manifestations populaires, notamment à Tunis la capitale, et malgré la répression organisée par le régime, Ben Ali doit fuir en Arabie Saoudite entraînant la chute de son pouvoir. Cela donnera le coup d'envoi du "Printemps arabe" qui verra naître une série de révoltes contre le pouvoir en place dans plusieurs pays de la région dont l'Egypte, la Libye et la Syrie.
Un gouvernement de transition, qui comprend toujours des membres du parti de Ben Ali, est mis place mais il sera également chassé du pouvoir par des manifestations violentes.
Le 23 octobre 2011, le parti islamiste Ennahdha remporte les premières élections libres avec 41,47% des suffrages. Moncef Marzouki est élu président par l'Assemblée constituante. La crainte de voir les acquis de la révolution tunisienne être perdu au profit d'une application stricte de la charia (loi islamique) se fait senti au sein de la population des villes.
L'assassinat de l'opposant laïc Chokri Belaïd, le 6 février 2013, met le feu aux poudres et provoque une vague de manifestations dans tout le pays contre le parti Ennahdha. Face à la contestation, ce dernier s'engage à quitter le pouvoir d'ici octobre 2013.
Après les élections législatives du 26 octobre 2014, qui voit le parti laïc Nidaa Tounes arrivé en tête, l’Assemblée des représentants du peuple remplace l’Assemblée constituante. Béji Caïd Essebsi, ex-Premier ministre tunisien d'Habib Bourguiba et leader de l’alliance anti-islamiste Nidaa Tounès remporte le second tour de l'élection présidentielle qui s'est déroulé le 21 décembre 2014.
La Tunisie doit faire face depuis plusieurs mois à la montée de groupes islamistes terroristes. Liée à la nébuleuse al-Qaïda, la Phalange Okba Ibn Nafaâ est considérée comme le principal groupe djihadiste de Tunisie, actif à la frontière avec l'Algérie. De 2.000 à 3.000 Tunisiens combattraient par ailleurs dans les rangs des djihadistes à l'étranger, en Syrie, en Irak et en Libye. L'attentat de ce mercredi montre que malgré une stabilisation du pays, celui-ci n'en a pas fini avec la violence.
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