La Turquie prépare son offensive contre l'Etat islamique en Syrie
Le tragique attentat du Suruç en Turquie le 24 juillet dernier, qui a fait 32 morts, semble avoir décidé le pays à s'engager activement dans la lutte contre l'Etat islamique et son "califat" autoproclamé à cheval entre la Syrie et l'Irak.
C'est ce que laissait entendre le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu ce mercredi. En marge des réunions annuelles de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean), au cours duquel il s'est entretenu avec John Kerry (chef de la diplomatie américaine), le ministre a fait savoir que son pays et les Etats-Unis déclencheraient "prochainement une bataille globale" contre l'organisation extrémiste sunnite Etat islamique (EI).
Ankara a déjà donné son feu vert à l'utilisation de la base d'Incirlik (sud) pour les avions américains qui bombardent l'EI en Syrie et en Irak.
Mevlut Cavusoglu a également fait savoir que la Turquie entrainait et équipait des membres de l'opposition modérée syrienne sans préciser à quelle faction ils appartenaient. La Turquie n'a jamais fait mystère de son opposition au régime de Bachar al-Assad.
Ankara a lancé le 24 juillet une guerre contre le terrorisme en Syrie, mais a pour l'instant essentiellement visé les séparatistes kurdes du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan), s'attirant des critiques sur le plan international. De nombreuses frappes aériennes ont visés des positions tenues par le PKK au Kurdistan irakien et une vague d'arrestations a touché ses militants et sympathisants dans toute la Turquie. Ce à quoi le PKK a répondu par des assassinats ciblés sur des membres des forces de sécurités turques.
Pour ses détracteurs, le gouvernement islamo-conservateur Erdogan se sert de la lutte contre l'EI comme alibi pour affaiblir le PKK et ses alliés.
Il faut dire que depuis le début du conflit, la Turquie fait preuve d'une passivité relative à l'encontre des islamistes de l'EI, ce que ces détracteurs considèrent comme de la complaisance. Elle avait notamment refusé d'intervenir militairement en soutien aux milices kurdes de Syrie, empêchant même les volontaires du PKK de franchir la frontière pour aller soutenir les Kurdes syriens au plus fort de l'attaque djihadiste contre Kobané, fin 2014.
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