Les armes imprimées 3D, pas encore une menace pour la sécurité
Alors que les techniques et outils d’impression d’armes en 3D deviennent de plus en plus populaires, le débat sur leur fabrication ne se limite plus aux États-Unis, et commence à inquiéter en Europe.
Europol s'inquiète de l'évolution rapide de la technologie
En septembre dernier, la police islandaise a déclaré avoir arrêté quatre personnes soupçonnées d'avoir planifié un "attentat terroriste", confisquant plusieurs armes semi-automatiques imprimées en 3D. Récemment, des saisies d'armement en Espagne dans des fabriques clandestines d’armes imprimées en 3D ont poussé l’Office européen de police (Europol) à s’emparer de ce sujet. La crainte d'une société inondée d'armes à imprimer soi-même reste, selon Ina Mihaylova, porte-parole de l'agence de police européenne Europol, très exagérée pour le moment, mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas être attentif aux évolutions possibles : "L'impression d'armes en 3D n'est pas un phénomène nouveau" et celui des armes improvisées encore moins, cependant "produire une arme complète en 3D reste un défi comparé aux armes conventionnelles en terme de qualité", ce qui n' exempte pas d’une menace plus importante dans un avenir proche, lorsque la technologie poursuivra son évolution rapide.
Les armes imprimées en 3D, peu efficaces mais moins traçables par les autorités
Pour le moment, “il y a encore une grande différence entre la qualité des armes fabriquées par des professionnels disponibles sur le marché criminel et les armes imprimées en 3D”, rassure la porte-parole d’Europol. Christian Goblas, expert en balistique à l'université de Rouen, cité par le Point, explique que les armes “do it yourself” deviendront abordables dans les dix prochaines années, ce qui permettra la production de pièces d'armes résistantes aux manipulations et au fonctionnement cinématique. Selon lui, aujourd’hui, "une arme entièrement en plastique qui ne sonnerait pas aux portiques, c'est du fantasme". Sans parler de ses munitions. Il ne faut cependant pas négliger l’aspect de la traçabilité, rappelle Europol. Alors que les armes traditionnelles sont facilement traçables grâce à leurs numéros de série et leurs poinçons, ces modèles sont difficiles à tracer par les autorités.
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