L'Etat islamique kidnappe 170 sunnites et 60 chrétiens dans une ville syrienne
Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a lancé une offensive dans la nuit de mercredi 5 à jeudi 6 contre la ville syrienne d'al-Qaryatayn située sur la route entre Palmyre (aux mains de l'EI depuis le 21 mai dernier) et Damas (capitale de la Syrie, bastion des forces de Bachar al-Assad).
Comme à son habitue, l'attaque des djihadistes a été précédée par 3 attentats suicides en voiture visant à provoquer la panique et à désorganiser les défenseurs. La ville est tombée dans le giron des djihadistes à la suite de "combats intenses" contre les forces gouvernementales et des combattants loyalistes. Le contrôle de cette ville "permet à l'EI de relier les secteurs sous son contrôle dans l'est de Homs avec les secteurs sous son contrôle dans l'est de Qalamoun, et lui permet de transférer des troupes et du ravitaillement entre les deux régions", explique Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). La chute d'al-Qaryatayne ouvre un peu plus aux djihadistes la route de Damas.
Une fois la ville sous contrôle, les membres du groupe terroristes ont enlevé 230 civils, dont 170 sunnites et 60 chrétiens assyriens, parmi lesquels figurent également 45 femmes et 19 enfants, accusés de "collaboration avec le régime" toujours selon l'OSDH.
Cette localité syrienne était le symbole d'une coexistence pacifique entre chrétiens et musulmans. Avant le début du conflit en Syrie il y a quatre ans, il y avait 18.000 sunnites et environ 2.000 syriaques catholiques et orthodoxes à al-Qaryatayn. Il y a deux ans, près de 700 musulmans de Homs ont trouvé refuge dans le monastère adjacent à l'église de la ville.
Lors des invasions arabes du VIIe siècle, les habitants chrétiens ont pris une décision inédite: la moitié de chaque famille s'est convertie à l'islam afin de protéger les autres membres.
En Irak, autre théâtre du conflit contre l'Etat islamique, le chef du Parlement Salim al-Joubouri a confirmé vendredi "l'exécution de plus de 2.000 citoyens innocents" par l'EI dans la région de Mossoul (nord) depuis le 10 juin 2014, date de la prise de la cité par l'organisation sunnite extrémiste à la faveur d'une offensive fulgurante et de la fuite des soldats irakiens.
Les djihadistes auraient compilé les noms des 2.070 victimes, selon plusieurs habitants, et certains ont été affichés sur les murs du siège local du ministère de la Santé. Les personnes exécutées étaient accusées par l'EI de "promouvoir des idées déformant l'islam", a indiqué un responsable du gouvernement irakien.
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