Macron est arrivé aux Etats-Unis pour trois jours de visite d'État
Emmanuel Macron est arrivé mardi soir à Washington pour une visite d'État qui mêlera les fastes de la Maison-Blanche aux discussions avec Joe Biden sur la guerre en Ukraine et le protectionnisme commercial des États-Unis.
Le président français, qui a atterri vers 00 h 40 GMT, entend évoquer avec son homologue américain le plan massif de soutien à la transition énergétique, ou Inflation Reduction Act (IRA), qui accorde de généreuses subventions aux véhicules électriques, batteries ou énergies renouvelables à condition qu'ils soient "made in America".
Devant des grands patrons des deux pays reçus à déjeuner à l'Élysée juste avant de partir, Emmanuel Macron a estimé, selon la présidence, que cette loi allait "dans la bonne voie, au profit de la transition écologique", mais comportait "des mesures protectionnistes qui posent de forts enjeux aux industriels européens".
"Pour y faire face, il a insisté sur l'importance d'une réponse européenne concertée et l'adoption d'un Buy European Act", qui donnerait, aussi, la priorité aux produits fabriqués sur le Vieux Continent, ont rapporté ses services.
Si Paris a évoqué ces derniers jours la possibilité d'arracher des "exemptions" à l'IRA pour quelques industries européennes, on sait aussi que cela ne changera pas l'architecture de ce plan crucial pour le bilan de Joe Biden.
"Phase d'écoute"
D'autant que ces exceptions demeurent très hypothétiques.
"Pour l'instant, nous sommes dans une phase d'écoute pour bien comprendre les inquiétudes de nos partenaires européens", a dit mardi à des journalistes français un porte-parole de la Maison-Blanche, John Kirby, laissant entendre qu'il ne fallait pas s'attendre à des décisions concrètes durant cette visite.
Il a assuré que ce plan était aussi favorable pour l'économie européenne que pour l'économie américaine. "Les investissements dans l'énergie propre" vont "bénéficier à tous", a-t-il plaidé.
Joe Biden lui-même ne semble pas d'humeur à s'excuser pour ses mesures en faveur de l'industrie américaine qui doivent permettre de "ne plus être pris en otages" d'autres pays, a-t-il prévenu mardi en visitant une usine de puces électroniques dans l'État du Michigan.
Ces frictions ne devraient en tout cas pas gâcher la fête de cette visite d'État, la deuxième pour Emmanuel Macron qui fut déjà l'invité d'honneur de Donald Trump en 2018.
D'autant que l'exécutif américain ne tarit pas d'éloges à l'égard du "leadership", de "l'expérience" et de "la sagesse" du président français. "Au cours de la dernière année, la France a été littéralement au cœur de chacune des questions de sécurité nationale qui comptent pour les Américains et pour nos alliés", a insisté John Kirby.
Mercredi, après avoir parlé de coopération spatiale avec la vice-présidente Kamala Harris en présence des astronautes français Thomas Pesquet et Sophie Adenot, d'environnement avec des parlementaires américains et de nucléaire civil avec des acteurs de la filière, le chef de l'État s'adressera à la communauté française puis retrouvera, en compagnie de son épouse Brigitte Macron, Joe et Jill Biden pour un "dîner privé".
Jeudi, c'est dans un cadre beaucoup plus solennel, bien que festif, qu'Emmanuel Macron sera reçu à la Maison-Blanche, fraîchement parée des décorations et illuminations mises en place pour les fêtes de fin d'année.
Au-delà des questions commerciales, le rendez-vous américain doit permettre aux présidents des deux pays alliés d'afficher leur unité dans le soutien à l'Ukraine et, peut-être, d'esquisser un message commun en faveur de l'idée de négociations, à terme, pour mettre fin à la guerre avec la Russie - un thème cher au chef de l'État français que certains, à Washington, commencent aussi à défendre.
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