Mossoul : les forces irakiennes ont pénétré dans la ville, une nouvelle phase de l'offensive commence
Au seizième jour de l'offensive pour libérer la ville de Mossoul, aux mains de l'organisation Etat islamique depuis 2014, les forces irakiennes ont pénétrés dans la ville proprement dite. Cet avant-garde, constituée des troupes d'élite irakiennes dont la fameuse Golden Division, a pris position dans le quartier périphérique de Judaidat Al-Mufti, selon le centre de commandement de l'armée, en arrivant par le village de Gagjali, située à quelques kilomètres à l'est de Mossoul.
Ces forces ont donné l'assaut contre l'immeuble de la télévision publique irakienne situé dans le quartier. Cette percée marque "le début de la vraie libération de Mossoul", a affirmé un commandant irakien.
A l'est et au nord de la ville, les Peshmergas du gouvernement kurde irakien consolident leur position dans les villages repris aux djihadistes depuis le début de l'offensive. Au sud, l'armée régulière irakienne continue sa progression vers Hamman al-Alil, dernière grande localité avant Mossoul. Les djihadistes auraient ainsi transporté lundi 31 dans des camions et autocars "quelque 25.000 civils" depuis cette localité, pour les rapprocher de la deuxième ville d'Irak, selon des informations recueillies par le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme. Ces otages y serviraient de boucliers humains contre les frappes aériennes de la coalition internationales qui pilonnent sans relâche les positions de l'EI.
Enfin, à l'ouest, les forces paramilitaires du Hachd al-Chaabi, une coalition dominée par des milices chiites soutenues par l'Iran, tentent de couper les lignes de ravitaillement de l'EI avec la Syrie en attaquant Tal Afar, et ainsi finir l'encerclement de la ville.
Deux possibilités s'offrent désormais aux forces entrées par l'Est. La première est d'attendre le renfort d'autres unités avant de mener une attaque concertée pour avancer vers le centre-ville. La seconde serait de les voir avancer seules dans les quartiers orientaux, en partie désertés par les djihadistes qui se sont repliés à l'ouest du Tigre, le fleuve qui traverse la ville, où leurs position ont été fortement consolidés depuis des mois. Toutefois, cette dernière option les exposeraient à une contre-attaques des troupes de l'Etat islamique qui pourrait s'appuyer sur des combattants volontairement laissés dans les quartiers est qui surgiraient sur les arrières des troupes irakiennes.
Les quelques 3.000 à 5.000 djihadistes retranchés dans Mossoul se prépareraient à livrer un combat perdu d'avance qui risquent de s'avérer meurtrier pour les forces alliées mais aussi pour les civils encore présents dans la ville. A ce jour, plus de 17.900 personnes ont fui leur foyer depuis le lancement de la bataille, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM). Mais les organisations humanitaires s’activent à élargir la capacité des camps d’accueil d’urgence pour les déplacés, l’ONU estimant que plus d’un million de personnes pourraient fuir Mossoul. Un chiffre au-délà de toute possibilité de prise en charge humanitaire.
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