Un rapport de sécurité commandé par Von der Leyen souhaite une CIA européenne

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France-Soir
Publié le 01 novembre 2024 - 12:30
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La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen
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AFP - JOHN THYS
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen.
AFP - JOHN THYS

Dans un rapport de sécurité remis à Ursula von der Leyen, l’ancien président finlandais Sauli Niinistö préconise une agence de renseignement paneuropéenne pour contrer les menaces étrangères à venir. Une sorte de « CIA de l’UE », qui va possiblement avoir du mal à voir le jour dans une Union marquée par ses divisions, et un certain besoin de souveraineté quelques fois réprimé.

L'idée, ce serait de créer "un service de renseignement au niveau de l'UE", basé sur la coopération des états membres. Selon Sauli Niinistö, l’Union européenne est trop souvent divisée pour assurer une réponse coordonnée, et doit maintenant réagir face aux risques croissants aux frontières. Pour lui, la menace principale est évidemment la Russie. Le journal Politico souligne aussi que Bruxelles est devenue un carrefour pour les espions du monde entier. 

L'objectif d'une telle institution serait donc d'identifier les dangers, démanteler les réseaux d’espionnage et éviter les infiltrations étrangères. Ce projet, dit-il, pourrait placer l’UE au même niveau que ses alliés anglo-saxons. Reste à savoir si ce même niveau nous permettrait de nous émanciper du joug américain, ou pas. La prochaine élection présidentielle américaine définira, bien sûr, les possibilités d'un tel projet.

"Nous devons instaurer une véritable confiance mutuelle pour combattre ensemble ces menaces" souligne Niinistö, pressant les États membres de surmonter leurs réticences. Un projet qui semble avoir tout pour plaire à Ursula von der Leyen, qui sans être élue, semble déjà depuis quelques années vouloir faire de l'Europe une supra-nation commandable depuis la commission.

Mais ce n'est pas gagné pour autant. "La collecte de renseignement reste avant tout une prérogative nationale", rappelle Von der Leyen elle-même, au fait des divisions persistantes entre les membres. Certains États redoutent les risques de fuites à la Commission européenne ; d’autres craignent les dérives d'un tel système au niveau citoyen. En guise d'exemple, il existe déjà le réseau des "Five Eyes", qui lie États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Australie et Nouvelle-Zélande. Et ce dernier avait été critiqué par Edward Snowden, qui le définissait comme "une agence de renseignement supranationale qui ne répond pas aux lois de ses propres pays membres". Les documents qu'il avait révélés prouvait que l'agence espionnait les citoyens et partageait leurs informations afin de contourner les lois garantissant les droits des personnes. Avons-nous vraiment besoin de ça en Europe ?

Parallèlement, Niinistö préconise aussi une loi européenne de préparation à la sécurité, incluant la formation des citoyens à la cyberdéfense et l’accélération du recrutement d’experts. Peut-être, donc, qu'il faut simplement trier le bon grain de l'ivraie dans son rapport, afin que l’Europe puisse revêtir une armure plus épaisse sans avoir à se retourner contre ses états membres, ou ses concitoyens.

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