Ron DeSantis, principal rival de Donald Trump à l’investiture républicaine, déclare forfait et apporte son soutien à l’ancien Président

MONDE - La voie se dégage un peu plus pour Donald Trump. Son concurrent Ron DeSantis, gouverneur de Floride, arrivé deuxième aux primaires dans le caucus de l’Iowa, a annoncé son retrait de la course à l’investiture républicaine. Il a fait part de son intention de soutenir l’ancien président américain, qui doit désormais se défaire de son ancienne ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley. Le forfait de DeSantis, considéré en 2023 comme un candidat prometteur pour l’investiture républicaine, intervient à deux jours des primaires dans l’Etat du New Hampshire.

Ron DeSantis, considéré jusque-là comme le principal adversaire de Donald Trump, était même donné gagnant dans des sondages au début de l’année dernière, son adversaire étant englué dans de nombreux procès. Ce dernier lui-même reconnaissait, lors des élections de mi-mandat, que Ron DeSantis pouvait être, pour lui, un concurrent sérieux. Le gouverneur de Floride jouissait également d’une solide réputation politique, notamment pour ses initiatives audacieuses contre les mesures anti-Covid.

Trump peut compter sur DeSantis

Mais la machine s’est grippée. Pour DeSantis, les premiers problèmes, d’ordre technique, sont intervenus pendant le lancement de la campagne. Convaincu par Elon Musk d’annoncer sa candidature sur X, la déclaration du candidat républicain, attendue par des centaines de milliers d’auditeurs, a viré au fiasco, son émission ayant été interrompue durant une vingtaine de minutes.

Un premier faux-pas dont Donald Trump et Joe Biden ont fait leurs choux gras. “Des problèmes techniques. Des silences gênants. Un échec total”, a ironisé l’ancien président. Quant à l’actuel locataire de la Maison-Blanche, il a partagé un lien vers sa campagne de levée de fonds, en le commentant par un : “Ce lien-ci fonctionne”.

Il a été également reproché à Ron DeSantis son manque de charisme ainsi que l’instabilité de son équipe. Sa défaite dans l’Iowa lundi dernier a enterré ses espoirs. Donald Trump a écrasé ses deux rivaux en obtenant plus de 50 % des voix. Ron DeSantis est arrivé en deuxième position avec 21 % des suffrages, devant Nikki Haley et l’autre candidat à l’investiture, Vivek Ramaswamy, qui a, à l’issue du scrutin, annoncé sa décision de jeter l'éponge après avoir obtenu un score inférieur à 10 %.

“Il est clair selon moi que la majorité des électeurs républicains de la primaire veulent donner une autre chance à Donald Trump”, a constaté DeSantis. Il a justifié sa décision par le fait qu’il ne pouvait pas “demander à nos bénévoles de donner de leur temps et de leur argent si nous n’avons pas un chemin clair vers la victoire”. S’il reconnaît des désaccords avec Donald Trump, “comme sur le coronavirus”, il estime que son rival “est meilleur que le sortant actuel, Joe Biden”.

Vers une autre victoire écrasante dans le New Hampshire ?

Son forfait intervient à deux jours des primaires dans le New Hampshire. Donald Trump n’a donc plus qu’un dernier rival à éliminer. Il s’agit de Nikki Haley, ancienne gouverneure de Caroline du Sud, celle-là même que Trump a nommé ambassadrice des États-Unis à l’ONU.

Arrivée troisième dans l’État de l'Iowa avec 19 % des voix, Haley a exprimé son intention d’aller jusqu'au bout malgré l’écart qui la sépare de Donald Trump. Après avoir souhaité “le meilleur” à DeSantis, “un bon gouverneur” qui a “mené une très bonne campagne”, elle a rappelé que “jusqu’ici, un seul État a voté. La moitié des voix sont allées à Donald Trump, l'autre non”. Elle mise ainsi sur le vote des électeurs indépendants du New Hampshire. “Les électeurs méritent d'avoir leur mot à dire quant à savoir si nous nous dirigeons sur une route à nouveau faite de Trump et Biden”, estime-t-elle.

Au lendemain de sa victoire, l’ancien président a dû affronter un nouveau procès, qui l’oppose à l’écrivain Elizabeth Jean Carroll qui l’a accusé d’agressions sexuelles et de diffamation dans un premier procès au civil, à l’issue duquel il a été condamné, en mai 2023, à verser cinq millions de dollars pour agression sexuelle en 1996 et diffamation en 2022.

Mais Trump, qui devait être auditionné à la veille des primaires du New Hampshire, peut finalement se concentrer sur celles-ci puisque le procès a été reporté, l’un des jurés et l’une des avocates du candidat républicain présentant des symptômes du Covid.