Syrie et Irak : double offensive contre Raqqa et Falloudja tenues par Daech
Depuis le début de la semaine, les combattants djihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) doivent faire face à deux offensives distinctes contre des cibles stratégiques. En Syrie, une coalition arabo-kurde mène des combats contre Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique) dans le nord de la province de Raqqa, capitale autoproclamée du "califat" proclamé par Abou Bakr al-Baghdadi. En Irak, l'armée du gouvernement fédéral, soutenue par des milices chiites, a lancé l'offensive pour reprendre la ville-clé de Falloudja, un bastion djihadiste à 50 km à l'ouest de Bagdad où quelque 50.000 civils sont pris au piège.
En Syrie, la coalition arabo-kurde, les Forces démocratiques syriennes (FDS), a déployé entre 10.000 et 15.000 hommes selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), principalement composé des YPG, les milices d'auto-défense kurde syriennes. Ces combattants s'étaient fait connaître par leur défense héroïque de la ville-martyre de Kobané à la frontière turco-syrienne.
L'offensive des FDS se déroule notamment aux alentours d'Aïn Issa, à 55 kilomètres au nord de la ville de Raqqa, capitale de facto très fortifiée de Daech qui abrite près de 300.000 habitants. Elle est appuyée par des frappes aériennes de la coalition internationale contre l'EI à laquelle la France participe activement. Des forces spéciales de l'armée américaine seraient également présentes au sol pour apporter un soutien aux troupes des FDS. Toutefois, il n'est pour l'heure pas question de marcher sur Raqqa où les djihadistes se servent de la population civile comme bouclier humain.
Sur le front irakien, les forces fédérales ont lancé lundi 23 une grande offensive contre la ville de Falloudja, conquise par Daech en janvier 2014. La ville compte actuellement quelques 50.000 habitants, soit trois fois moins qu'avant sa capture par les djihadistes. Appuyées par les miliciens chiites de Al-Risaliyoun et Asaïb Ahl Al-Haq, qui progressent au sud de la ville, les forces régulières avancent à l'est de Falloudja. Le soutien des milices est certes intéressant d'un point de vue militaire pour le gouvernement de Bagdad mais il pose un casse-tête confessionnel car Falloudja est un bastion sunnite et les risques d'exactions contre la population civile sont réels.
Les combattants de l'EI ont imposé un couvre-feu au centre-ville et interdisent aux habitants de fuir, les forces irakiennes les accusant de se servir des civils comme boucliers humains. La ville comporte un double aspect symbolique pour les djihadistes car elle fut d'une part le symbole de la résistance sunnite en Irak contre l’occupation américaine et d'autre part elle a été un temps la capitale du califat des Abbassides (750 à 1258 ap. J-C) dont se réclame Daech.
L'Etat islamique contrôle toujours de vastes pans de territoire en Irak, dont la grande ville de Mossoul au nord du pays, qui comptait plus de 2,7 millions d'habitants avant le début de l'offensive islamiste. Les autorités irakiennes promettent de reprendre Mossoul avant la fin de l'année en cours, ce qui paraît difficilement réalisable.
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