Syrie : la bataille de Raqqa, fief de l'Etat islamique, a commencé
C'est une offensive militaire mais aussi un symbole. L'opération "Colère de l'Euphrate" visant à reprendre à l'Etat islamique la "capitale" de son califat autoproclamé a débuté samedi 5 au soir, ont annoncé ce dimanche 6 les forces coalisées. Des troupes rassemblant des soldats kurdes, turkmènes ou rebelles syriens, soutenus par les Etats-Unis, ont lancé les premières opérations d'une bataille qui s'annonce longue et qu'ils espèrent décisive.
Raqqa est en effet avec Mossoul la dernière ville importante que contrôle Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique). Et la deuxième ville d'Irak est déjà l'enjeu de féroces combats depuis plusieurs jours qui ont permis aux troupes irakiennes de pénétrer dans la ville.
Daech perd depuis plusieurs mois le terrain conquis en 2014 et a connu des revers dans le nord de la Syrie, ce qui a coupé ses routes d'approvisionnement depuis la Turquie.
Raqqa est donc un enjeu d'autant plus stratégique et symbolique, ce qui promet une résistance acharnée de l'organisation terroriste. Pour en venir à bout, les forces au sol peuvent compter sur le soutien de la coalition qui leur a fourni des armes et qui bombarde depuis des mois le fief de l'Etat islamique. Mais personne ne prédit une victoire éclaire. Les forces arabo-kurdes ont d'ailleurs prévu de reprendre d’abord les alentours de Raqqa afin d'isoler la ville avant la bataille finale.
Ce sont quelque 30.000 hommes qui participent à cette offensive, essentiellement des membres des Forces démocratiques syriennes (FDS, à majorité kurde) qui dirigent les opérations. Ils sont conseillés par des membres des forces spéciales américaines ou françaises.
Si la supériorité des forces coalisées -notamment grâce à l'aviation- donne de bonnes raisons d'envisager à terme une victoire militaire, personne ne semble vouloir se risquer à évoquer avec trop de certitude l'avenir de la région. D'abord parce qu'il faudra probablement reprendre Raqqa rue par rue. Et même après cela, sécuriser la zone face à un ennemi habitué à se dissimuler parmi la population est une tâche sans fin. Il faudra également composer avec les différentes forces en présence et le jeu des alliances dans une Syrie qui reste en guerre civile. La "libération" de Raqqa ne promet donc pas d'amener la paix.
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