Syrie : le Royaume-Uni a lancé ses premières frappes contre Daech
La Royaume-Uni a conduit, dans la nuit de mercredi 2 à jeudi 3, ses premières frappes aériennes contre les positions de Daech en Syrie, a annoncé le ministère de la Défense. Cette annonce fait suite au feu vert, quelques heures, plus tôt du Parlement. Le vote a été largement acquis (397 voix pour, 223 contre), grâce au soutien de nombreux députés travaillistes au Premier ministre conservateur David Cameron.
La Royaume-Uni bombarde les positions de l'EI en Irak depuis plus d'un an et, répondant à la demande de François Hollande suite aux attentats du 13 novembre, le chef du gouvernement britannique avait appelé son Parlement à l'extension de cette campagne militaire en Syrie. Au terme d'un débat de dix heures, il a donc fini par obtenir le soutien d'une partie des élus de l'opposition, très divisés sur la question.
Si le chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn n'avait imposé aucune consigne de vote à ses troupes, il avait cependant affiché clairement ses positions. "Etendre les frappes aériennes britanniques ne va probablement pas faire de différence", avait-il ainsi déclaré, craignant que ces frappes ne provoquent surtout des pertes civiles.
Car, après l'Irak, la Libye et l'Afghanistan, une partie des électeurs britanniques redoute les conséquences d'une nouvelle intervention militaire au Proche-Orient, craignant que cela n'aboutisse qu'à créer le chaos dans la région, favorisant encore un peu plus l'émergence de Daech. A tel point qu'en début de soirée, quelque 200 manifestants se sont allongés par terre, devant le Parlement, bloquant toute une rue, afin de simuler la mort de civils sous les bombes britanniques.
Dans la même logique, le Parlement britannique avait une première fois rejeté, en 2013, des frappes aériennes contre le régime de Bachar al-Assad. "Nous ne sommes pas en 2003. Nous ne devons pas utiliser les erreurs du passé comme excuse à l’indifférence et à l’inaction", a plaidé David Cameron mercredi, en référence aux opérations en Afghanistan et en Irak lancées en 2001 et 2003 sous l'ex-Premier ministre travailliste Tony Blair.
"Le Parlement a pris la bonne décision pour préserver la sécurité du pays", s'est-il donc félicité sur Twitter à l'issue du vote, ajoutant que "l'action militaire en Syrie fait partie d'une stratégie plus large". "Depuis le début de la campagne anti-EI, le Royaume-Uni a été l’un de nos partenaires les plus précieux", s'est quant à lui réjoui le président américain Barack Obama
Après le Parlement britannique, le Parlement allemand devrait à son tour voter, vendredi 4, en faveur d'une participation à la campagne militaire contre Daech. Berlin devrait toutefois se contenter de fournir un appui militaire aux frappes aériennes sans y prendre part directement.
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