Frappes en Syrie : les positions des groupes politiques

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PP
Publié le 15 septembre 2015 - 23:05
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L'Assemblée nationale remplie.
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©Gonzalo Fuentes/Reuters
Les députés ont débattu durant deux heures ce mardi sur l'engagement militaire français en Syrie.
©Gonzalo Fuentes/Reuters
De gauche à droite en passant par le centre, la quasi-unanimité des groupes politiques de l'Assemblée nationale ont soutenu l'engagement militaire français en Syrie lors du débat sur le sujet de ce mardi. Il n'y a guère que les modalités de cette intervention, notamment l'éventualité d'envoyer des troupes au sol, qui a fait débat.

Ils sont tous d'accord, ou presque. Une nuance qui a son importance. Les députés débattaient, sans voter, ce mardi de "l'engagement des forces aériennes pour des vols de reconnaissance au-dessus du territoire syrien". Dans la foulée de Manuel Valls qui a repris les mots de François Hollande pour en appeler à des frappes aériennes contre Daech en Syrie tout en excluant l'envoi de troupes au sol, les groupes politiques se sont succédés à la tribune du palais Bourbon pour faire entendre leur voix. Voici les positions de chacun d'entre eux, dans l'ordre de passage.

> Les socialistes disent "oui"

"Le groupe Socialiste, Républicain et citoyen apporte tout son soutien à la poursuite de l'opération Chammal (en Irak, NDLR) et à son extension au territoire syrien". Le député PS de la Corrèze Philippe Nauche a très clairement, et sans surprise, signifié au gouvernement et au président le soutien de la majorité. Il a également jugé "irréaliste", comme François Hollande et Manuel Valls, toute intervention au sol. "Qui, à ce jour, peut croire qu'à elle seule, la France, avec quelques milliers de soldats, réglerait la situation en Syrie?".

> Le "oui, mais..." du groupe Les Républicains

"La question n'est plus de savoir s'il faut intervenir mais comment nous intervenons?", s'est pour sa part interrogé Christian Jacob, patron des députés LR. D'accord sur le principe de frappes contre le groupe Etat islamique en Syrie, il pose toutefois comme "conditions" que celle-ci se fasse "avec une résolution de l'ONU" et aux côtés "des puissances voisines" de la Syrie.

"Est-ce qu'une intervention exclusivement aérienne, sans troupe au sol, sans mandat international, sans mobilisation des grandes puissances régionales, apporterait un bénéfice stratégique dans la durée? Nous pensons que non", a enfin prévenu l'élu de Seine-et-Marne.

> L'UDI soulève l'option d'une alliance avec Bachar el-Assad

 Comme le groupe LR, l'UDI soutient les frappes, mais les souhaiterait "sous l'égide des Nations Unies" et voudrait "une résolution pour une opération au sol autour des puissances de la région", mais aussi des Etats-Unis et... de la Russie.

Enfin, le député du Tarn Philippe Folliot a évoqué une possible alliance avec Bachar el-Assad. "Entre deux maux, il faut avoir le courage de choisir le moindre. Si dans l'indicible horreur, Daech et le régime syrien se valent, force est de constater que l'un nous fait la guerre, et l'autre pas", a-t-il ainsi déclaré à la tribune.

> Les écologistes pensent au coup d'après

Rejoignant le président de la République et le gouvernement sur la nécessité d'intervenir en Syrie pour mener des frappes aériennes contre Daech, François de Rugy a surtout demandé des précisions sur la feuille de route. "A quelle logique la France obéit-elle en engageant des capacités aériennes en Syrie? Quels sont les objectifs militaires ou politiques poursuivis?", a ainsi soulevé le député de Loire-Atlantique qui a récemment claqué la porte d'EELV. Il a enfin, tout en appelant à une solution politique négociée, rejeté l'option d'une intervention au sol . Une intervention d'autant plus irréaliste selon lui qu'"aucun pays ne semble aujourd'hui disposé à (en) payer le prix humain et politique".

> Les radicaux de gauche disent "oui" aussi

 Sans surprise de la part de cet allié indéfectible du PS, le groupe du Parti radical de gauche a lui aussi soutenu l'action de François Hollande et repoussé toute intervention au sol. Dressant le constat d'une "Syrie (qui) s'enfonce chaque jour davantage dans la violence et le chaos", le député du Tarn-et-Garonne Jacques Moignard a rappelé la "menace terroriste sur notre sol" que représente Daech, ce qui "nécessite donc une action".

> Le Front de gauche dit "non, mais..."

Tout en disant soutenir "avec détermination le principe d'une force militaire contre Daech", le député de Seine-Saint-Denis François Asensi a expliqué que "les députés Front de gauche ne peuvent pas approuver l'extension de notre engagement à la Syrie". Il aurait fallu pour cela que cette action "s'inscrive dans le cadre de l'ONU" et associe "l'ensemble des acteurs régionaux".

"Nous entendons de plus en plus de va-t-en-guerre prônant une intervention au sol sur le modèle de l'invasion de l'Irak, de l'Afghanistan ou de la Libye. Il s'agirait d'une pure folie", a enfin conclut le député communiste.

 

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