Téhéran lance un nouveau satellite dans l’espace, l’Occident inquiet par les systèmes de lancements et les missiles balistiques iraniens

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France-Soir
Publié le 16 septembre 2024 - 10:00
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Iranian Space Agency / AFP
Téhéran lance un nouveau satellite dans l’espace, l’Occident inquiet par les systèmes de lancements et les missiles balistiques iraniens
Iranian Space Agency / AFP

Téhéran met un nouveau satellite en orbite. Construit par le ministère de la Défense et officiellement destiné à la recherche, cet engin, baptisé “Chamran-1”, a été lancé par le lanceur Ghaem-100. L’Iran poursuit ses activités aérospatiales malgré les sanctions des pays occidentaux, qui craignent que les technologies de systèmes de lancements iraniens ne soient appliquées aux missiles balistiques, ce qui doterait Téhéran de missiles intercontinentaux capables, de surcroît, de transporter des charges nucléaires. Mais la république islamique réfute de telles accusations, niant aussi bien une intention de se doter d’une arme atomique que de faire progresser son programme de missiles balistiques.    

Fin février dernier, l'Iran avait déjà lancé Pars-I, son satellite d'imagerie et de télédétection. Le lancement a été mené depuis la base russe de Vostotchny, ce qui n’avait pas manqué de faire réagir Washington, qui a déploré un “renforcement du partenariat militaire entre l’Iran et la Russie”. Un mois auparavant, Téhéran annonçait le lancement simultané de trois autres satellites et la mise en orbite, une semaine auparavant, de Soraya, un autre engin lancé par cette même fusée Ghaem-100.  

Le satellite Chamran-1 “mis en orbite avec succès” 

Ces deux événements espacés de quelques jours avaient fait réagir des pays occidentaux, dont la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui ont “condamné” les lancements tout en accusant Téhéran “d’utiliser des technologies essentielles au développement de missiles balistiques de longue portée”. Les États-Unis avaient quant à eux déclaré que les lancements de satellites par l'Iran défiaient une résolution des Nations unies, l’exhortant à ne pas entreprendre d'activités impliquant des missiles balistiques capables de transporter des armes nucléaires. 

L’Iran, qui mène ses activités aérospatiales depuis des années avec une dizaine de lancements, se défend en affirmant que ses programmes sont “pacifiques” et “conformes à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU”.  

“Le satellite de recherche Chamran-1 a été lancé et mis en orbite avec succès par le lanceur Ghaem-100”, a indiqué samedi la télévision d'État. Chamran-1, qui pèse environ 60 kg, a été “conçu et construit par les industries iraniennes de l’électronique” affiliées au ministère de la Défense, pour “tester des systèmes matériels et logiciels utilisés pour les manœuvres orbitales à haute altitude”. Quant au lanceur qui suscite les inquiétudes occidentales, à savoir la fusée Ghaem-100, c’est l’œuvre, rappelle-t-on, des Gardiens de la Révolution.  

Le lancement de Chamran-1 ainsi que les dernières avancées du programme aérospatial iranien interviennent dans un contexte géopolitique bouillant, marqué par la guerre à Gaza. Si l’Iran a ralenti son programme sous le président Hassan Rouhani pour éviter une escalade des sanctions occidentales, Ebrahim Raisi, décédé en mai dans un accident d’hélicoptère, a relancé ces activités à pleine vitesse.   

Tout en scrutant la position du nouveau président Masoud Pezeshkian, qui n’a jamais évoqué ces projets durant sa campagne, les États-Unis campent sur leurs positions et se montrent affirmatifs : la conception de ces engins satellitaires “raccourcirait le délai” nécessaire pour que l’Iran se dote d’un missile intercontinental. Les technologies de lancement de ses satellites sont similaires à ceux des missiles balistiques.  

Les missiles balistiques iraniens inquiètent le G7 

La crainte de Washington et de ses alliés est double puisque ces missiles sont capables de transporter des ogives nucléaires. Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique, Téhéran dispose de suffisamment d'uranium enrichi pour fabriquer "plusieurs" armes nucléaires s'il souhaitait le faire. Mais la république islamique nie vouloir se doter de cela, réitérant que ses deux programmes, spatial et atomique, sont civils.  

La méfiance de l’Occident se nourrit également du conflit ukrainien puisque l’Iran, allié de Moscou, est également un fournisseur de drones et depuis peu, de missiles balistiques. Fin de semaine dernière, l'Union européenne (UE) déclarait avoir reçu des "informations crédibles" selon lesquelles l'Iran aurait livré des drones et des missiles à la Russie qualifiant cet acte de "nouvelle escalade militaire" pour les deux Etats. 

Samedi, le même jour de lancement de Chamran-1, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont condamné "dans les termes les plus forts" l'exportation par l'Iran et l'acquisition par la Russie de missiles balistiques iraniens. 

"L'Iran doit immédiatement cesser tout soutien à la guerre illégale et injustifiable menée par la Russie contre l'Ukraine et mettre fin à ces transferts de missiles balistiques, de drones et de technologies associées, qui constituent une menace directe pour le peuple ukrainien et, plus largement, pour la sécurité européenne et internationale", ont-ils écrit. 

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