Turquie : un attentat à la voiture piégée fait 7 morts à Diyarbakir, en zone kurde
Une violente explosion a retenti suite à un attentat à la voiture piégée jeudi 31 à Diyarbakir, la plus grande ville du sud-est de la Turquie, dans une zone à majorité kurde. Au moins 7 policiers turcs ont été tué et 27 personnes ont été blessés dans cette action, attribuée par les autorités d'Ankara aux rebelles séparatistes kurdes, bien qu'elle n'est pas encore été revendiquée.
La violente explosion s’est produite près d’une gare routière située à plusieurs kilomètres du centre-ville, au passage d’un car de police, selon une source de sécurité. D’après les autorités locales, c’est un véhicule bourré d’explosifs télécommandé qui a explosé. De nombreuses ambulances ont été dépêchées sur les lieux.
Les images diffusées par les médias turcs ont montré le véhicule des forces de l'ordre réduit à l'état de carcasse calcinée. Toutes les vitres d'un immeuble voisin de plusieurs étages ont été brisées. La vieille de l'attentat, le Premier ministre Ahmet Davutoglu était en visite dans la localité.
"Les pays européens et les autres pays, j'espère peuvent voir le véritable visage derrière ces attentats", a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan, depuis Washington où il participe à un sommet sur le nucléaire. Et d'ajouter que le monde entier devait s'unir pour combattre le terrorisme, les Kurdes étant aussi dangereux que les combattants de l'Etat islamique selon lui.
La Turquie vit depuis plusieurs mois en état d'alerte renforcée en raison d'une série inédite d'attaques attribuées aux djihadistes ou liées à la reprise du conflit kurde. En effet, mouvement d'inspiration marxiste-léniniste, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) mène une guérilla depuis la fin des années 1970 dans les zones de peuplement kurde en Turquie, dans le but d'arracher l'émergence d'un Kurdistan indépendant. Après un laborieux processus de paix ayant débuté dans les années 2000, les hostilités ont été rouvertes entre l'Etat turc et le PKK à l'été 2015, avec une rupture du cessez-le-feu.
Cet attentat pourrait être une riposte aux opérations militaires menées depuis des mois par l'armée et la police turques dans plusieurs villes du sud-est à majorité kurde de la Turquie dont les dirigeants du PKK avaient demandé "l'autonomie". Des interventions d'une grande violence qui ont coûté la vie à plusieurs centaines de Kurdes, aussi bien civils que militants armés.
Recep Tayyip Erdogan a affiché à plusieurs reprises sa volonté ferme de "détruire" le PKK, dont les bases arrière dans le nord de l’Irak sont régulièrement pilonnées par l’aviation turque. Ankara a également bombardé à de multiples reprises les positions tenues en Syrie par les YPG, les milices d'autodéfense kurde syriennes, qu'elle considère comme affiliées au PKK, et qui sont néanmoins considérés comme des alliés fiable par la coalition internationale dans le combat contre Daech.
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