Procès Roundup : "Il faut sortir des pesticides", réclame la Confédération paysanne

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Par AFP - Paris
Publié le 11 août 2018 - 14:53
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après une décision historique de la justice américaine contre Monsanto, tour d'horizon des restrictions du glyphosate, substance de base du Roundup et désherbant le plus utilisé au monde
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© Jean-Francois MONIER / AFP/Archives
après une décision historique de la justice américaine contre Monsanto, tour d'horizon des restrictions du glyphosate, substance de base du Roundup et désherbant le plus utilisé au
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La lourde condamnation du géant agrochimique américain Monsanto, vendredi aux Etats-Unis, pour ne pas avoir informé de la dangerosité du Roundup, est "la preuve qu'il faut sortir des pesticides", a estimé samedi le porte-parole de la Confédération paysanne Laurent Pinatel.

"Ce jugement, c'est une nouvelle fois la preuve que les pesticides sont dangereux pour la santé, des utilisateurs en premier lieu - et donc des paysans et des paysannes -, et puis par ricochet, aussi de ceux qui consomment les produits", a indiqué M. Pinatel à l'AFP.

Un tribunal de San Francisco a condamné Monsanto à payer près de 290 millions de dollars de dommages à Dewayne Johnson. Ce jardinier américain de 46 ans estimait que les produits de Monsanto, et notamment le Roundup (glyphosate), qu'il avait vaporisé pendant des années, avaient entraîné son cancer et que la multinationale avait sciemment caché leur dangerosité.

"Il faut absolument se donner les moyens de sortir des pesticides, de cette dépendance", a jugé Laurent Pinatel.

Selon le porte-parole du 3e syndicat agricole français, il faut pour cela "des moyens techniques, avec la recherche, et puis des moyens économiques aussi, car les pesticides, c'est un outil de compétitivité dans la guerre économique".

"J'ai déchaumé chez moi cette semaine, je n'ai fait qu'un hectare et j'ai mis une journée", a-t-il témoigné. "Si j'avais passé un coup de Roundup, j'en aurais eu pour une heure!"

- Une "décision historique" -

Le responsable syndical a rappelé "cette promesse d'Emmanuel Macron de sortir du glyphosate".

"Mais de façon globale", il a appelé le gouvernement à "(accompagner) par des politiques publiques le passage d'une agriculture aujourd'hui avec béquille chimique, vers une agriculture (...) où on arrête d'utiliser des produits qui sont en train de tuer les paysans et les paysannes".

Plusieurs associations écologistes ont salué samedi la condamnation de Monsanto :

"Notre première réaction, c'est de dire +enfin et heureusement+, parce qu'avec tous les éléments à charge contre Monsanto, cela aurait été absolument incompréhensible qu'il ne soit pas condamné", a déclaré à l'AFP Suzanne Dalle, de Greenpeace France.

"La justice agit là ou le gouvernement n'est pas présent. Il faut que les citoyens continuent de se mobiliser pour que le glyphosate soit enfin interdit en France et en Europe", a-t-elle insisté.

De son côté, "Générations Futures salue cette décision historique, qui reconnaît le caractère cancérogène de ces produits à base de glyphosate et la responsabilité de Monsanto dans le fait de les avoir mis sur le marché sans en avertir le consommateur", a réagi son directeur François Veillerette.

Benjamin Sourice, président de Combat Monsanto, juge que "cette condamnation reconnaît non seulement que le Roundup est cancérigène, mais surtout que Monsanto avait les informations sur la dangerosité du produit et qu'ils ont tout fait pour masquer cette dangerosité".

"Elle montre que Monsanto savait depuis le début que sa formule chimique est toxique, et qu'ils ont trompé les autorités publiques", a-t-il affirmé à l'AFP, en ajoutant : "L'ensemble des lobbies des pesticides trompent les autorités publiques, qui se laissent d'une certaine façon volontairement avoir".

Le groupe pharmaceutique et chimique Bayer, nouveau propriétaire de Monsanto, a cependant affirmé samedi que le glyphosate était "sûr et non cancérogène".

Le ministère de l'Agriculture n'avait pas répondu aux sollicitations de l'AFP samedi après-midi.

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