Rousseau quitte la direction d'EELV pour se consacrer à la lutte contre les violences sexuelles
Sandrine Rousseau, l'une des quatre élues écologistes qui avaient accusé publiquement en mai 2016 Denis Baupin de harcèlement et d'agressions sexuels, a décidé de démissionner de la direction d'EELV pour se consacrer à son combat pour sortir du silence les femmes victimes de violences sexuelles.
"J'ai démissionné de la direction d'EELV, je ne suis plus secrétaire générale adjointe", a-t-elle indiqué vendredi sur RTL. "Je ne suis plus cadre d'EELV", a-t-elle dit précisant qu'elle "reste écologiste parce que c'est le défi majeur auquel on est confronté".
Sandrine Rousseau a publié cette semaine un livre intitulé "Parler", dans lequel elle revient sur ses accusations contre Denis Baupin. Elle y invite les femmes victimes de violences sexuelles à briser "la loi du silence".
"Je voudrais maintenant passer quelque temps à me concentrer sur ce sujet et faire évoluer la société autant que je le pourrai", a-t-elle indiqué sur RTL.
"Les femmes restent seules face à leur souffrance. Pour moi ce n’est pas possible. Je ne peux pas faire comme si je ne le savais pas", a-t-elle expliqué.
"Parler est violent", a-t-elle reconnu. Elle a aussi pointé une sorte de "bienveillance qui est un puissant moteur de silence, parce qu'on renvoie toujours le risque sur les épaules des personnes qui ont subi ça": "+Ne parle pas, ça va être encore pire+. Dans les faits, quand on parle, c'est souvent pire, mais ceci dit c'est le seul moyen de sortir la tête haute d'une histoire de cette sorte".
Sandrine Rousseau a porté plainte vendredi dernier contre Denis Baupin pour "dénonciation calomnieuse".
"Après le classement (sans suite NDLR) de l'enquête visant Denis Baupin, se faire traiter de menteuse par celui qu'elle accusait d'agression sexuelle est quelque chose d'insupportable pour elle", a affirmé lundi son avocat, Jean-Yves Moyart.
Selon son avocat, cette plainte fait suite aux poursuites en "diffamation" lancées par l'ex-député EELV de Paris contre France Inter et Mediapart en mai 2016. Dans cette procédure, Sandrine Rousseau a été mise en examen le 24 mars pour "diffamation".
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