Avenir incertain pour la compagnie XL Airways, à la recherche de repreneurs
L'avenir de XL Airways était entouré de brouillard samedi, la compagnie aérienne en cessation de paiement discutant avec d'éventuels repreneurs pour éviter le sort d'Aigle Azur qui vient de mettre la clé sous la porte.
Plusieurs marques d'intérêt appuyées, mais pas d'offre ferme de reprise en l'état: le bilan était mitigé pour XL Airways samedi midi, date limite à laquelle les repreneurs devaient se faire connaître auprès de l'administrateur judiciaire.
"Nous travaillons actuellement sur plusieurs marques d'intérêt appuyées qui nous sont parvenues au cours des dernières heures notamment", a déclaré à l'AFP en fin d'après-midi samedi Laurent Cotret, avocat de la compagnie aérienne. Toutefois, notait le conseil de XL Airways, il est "encore trop tôt à ce stade pour savoir si l'une de ces marques d'intérêt va aboutir d'ici à l'audience" au tribunal de commerce de Bobigny, mercredi.
Car si XL Airways indique avoir eu plusieurs propositions, la question du financement reste posée, reconnaît l'avocat. "Il y a des offres, mais qui ne sont pas financées en l'état, du moins on n'a pas les marques de financement", a commenté Me Cotret.
"On travaille sur des marques d'intérêt extrêmement sérieuses, qui viennent de gens sérieux, et qui méritent d'être étudiées jusqu'au bout. Il est encore trop tôt à cette heure pour pouvoir se prononcer et pour pouvoir dire si on aura ou pas d'offre sérieuse dans ce dossier", a poursuivi l'avocat, qui a évoqué des discussions en cours avec des compagnies internationales.
De son côté, le gouvernement s'est dit mobilisé. "Nous continuons le travail avec XL encore aujourd'hui pour maximiser les chances pour que cette compagnie soit reprise dans les meilleurs délais", a commenté le secrétaire d'État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, sur la radio Europe 1, affirmant avoir discuté "avec les potentiels repreneurs".
En cessation de paiement, XL Airways a été placée lundi en redressement judiciaire dans l'attente du dépôt d'offres de reprise. Ces derniers jours, son PDG, Laurent Magnin, a multiplié les appels à l'aide vers Air France-KLM, mais sans succès.
Vendredi, le dirigeant d'Air France-KLM Benjamin Smith a écarté l'idée de reprendre la compagnie en difficulté, disant ne voir "aucun bénéfice" pour son entreprise dans une telle opération.
- Disparition d'Aigle Azur -
XL Airways emploie 570 collaborateurs et a transporté en 2018 quelque 730.000 passagers avec quatre Airbus A330, tous en leasing. Elle dessert essentiellement l'Amérique du Nord, notamment les Etats-Unis, les Antilles et la Réunion mais aussi la Chine.
La compagnie a besoin de 35 millions d'euros pour repartir, a estimé il y a quelques jours son PDG Laurent Magnin, pour qui elle a été la victime de la "concurrence internationale débridée" des compagnies à bas coût long courriers et du poids des taxes et charges sociales en France.
"XL est un petit opérateur qui subit une concurrence forte (...) et qui n'a pas réussi à se recapitaliser assez rapidement pour pouvoir investir dans les avions", a souligné M. Djebarri.
Placée en redressement judiciaire peu avant XL Airways, une autre compagnie française, Aigle Azur, disparaît pour sa part: aucune des offres de reprise n'a été retenue par le tribunal de commerce d'Evry.
En Europe, les compagnies aériennes les plus vulnérables subissent de plein fouet une guerre des prix sans merci: en 18 mois, au moins une dizaine de compagnies ont baissé pavillon, selon l'Association internationale du transport aérien (Iata).
Face à cette situation, une quinzaine de syndicats du personnel du transport aérien en France ont appelé vendredi le gouvernement à venir en aide à leur secteur.
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