Escroqueries financières : un fléau à "au moins un milliard d'euros" en deux ans
La perte pour les épargnants victimes d'escroqueries financières a été évaluée à "au moins 1 milliard d'euros" de début juillet 2017 à fin juin 2019, ont indiqué mardi le Parquet de Paris, et les régulateurs boursier (AMF) et de la banque assurance (ACPR).
Au delà de cet ordre de grandeur officiel, il existe un "chiffre noir important en la matière puisque beaucoup de personnes ne signalent pas les faits dont elles ont été victimes", a souligné le Procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, au cours d'une conférence de presse commune.
"Nous sommes face à une délinquance extrêmement agile et évolutive, qui s'adapte très vite", a-t-il observé, souhaitant alerter le grand public sur ces pratiques frauduleuses dévastatrices sur le "plan patrimonial" mais aussi humain.
Dans un environnement où les taux de rendements des produits d'investissements institutionnels sont très faibles, "l'idée peut être tentante de rechercher d'autres produits présentés comme nouveaux et très attractifs", mais ceux-ci présentent "des risques de perte importants", mettent en garde ensemble les trois institutions.
Plus de 1.000 sites internet ou entités frauduleux, dont 329 depuis le 1er janvier 2019, sont désormais répertoriés sur les cinq listes noires publiées sur le site Assurance Banque Épargne Info Service (ABEIS).
Rien que sur le premier semestre 2019, l'AMF a attiré l'attention du public à l'encontre de 119 nouveaux sites (après 153 en 2018).
Parmi les placements incriminés: ceux en diamant, terres rares, cryptoactifs, cheptels de bovins, grands crus ou sur le "forex" (devises internationales) proposés par des sites bien documentés, souvent éphémères, qui présentent une "apparence de sérieux" sous leur caractère fictif.
Pour endiguer ce "fléau", le Parquet de Paris, l'AMF et l'ACPR appellent les épargnants "à la plus grande vigilance" et à leur signaler "les offres douteuses", leur demandant de porter plainte en cas d'escroquerie effective.
Les plus de 50 ans représentent plus de 65% des victimes et 81% de l'ensemble des sommes perdues, la tranche d'âge la plus touchée étant celle des 60-69 ans.
"Un constat qui peut s'expliquer à la fois par un patrimoine plus important, une disponibilité pour des sollicitations faites par téléphone et certains facteurs de vulnérabilité comme l'isolement familial ou la recherche de sociabilisation", selon une enquête de l'AMF.
Dans le palmarès géographique, la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur est la première région touchée par les escroqueries (17,3% des montants investis), suivie par l'Auvergne-Rhône-Alpes et l'Occitanie.
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