Le président du syndicat national des discothèques ne veut pas ouvrir "à tout prix”
Les 1600 discothèques de France, qui emploient 25 000 salariés et qui génèrent chaque année autour de deux milliards d’euros de chiffre d’affaires, vivent une crise dramatique, sans aucune perspective d’amélioration pour l’instant. Alors que les restaurants et bars rouvrent, les autres lieux de rencontre, les salles de nuit et discothèques, seront les derniers à ouvrir. Le président du syndicat national des discothèques rappelle qu’il ne faut pas oublier les discothèques, et que de mauvaises conditions de réouverture pourraient causer encore plus de dégâts dans le secteur.
De mauvaises conditions de réouverture pourraient pousser des discothèques à fermer définitivement
Patrick Malvaes, président du syndicat national des discothèque, s’est mobilisé avec son équipe pour attirer l'attention de l’opinion publique sur la question des conditions imposées aux discothèques, qui pourraient rouvrir le 2 juillet. Le protocole sanitaire impose deux éléments : le pass sanitaire sera obligatoire, et une jauge à 65% sera imposée dans un premier temps. Selon le SNDLL, les conditions sanitaires de réouverture, concernant la ventilation, le port du masque, et la distanciation, ne sont pas réalistes. Est-il simplement possible et souhaitable de rouvrir dans ces conditions ? “Un bal masqué, on ne pourra pas le faire tous les soirs” soutient Patrick Malvaes dans une interview pour Europe 1. Sur les seize mois de la fermeture des discothèques, au moins douze mois auraient dû être dédiés à la réactualisation de tout le dossier de sécurité, ce qui selon le syndicat, rend la réouverture dans les règles impossible à la date fixée, pour la plupart des discothèques. Pour le syndicat, le maintien des aides est un impératif catégorique pour éviter la noyade d’un secteur qui a tant souffert.
Le président du syndicat national des discothèques rejette fermement l'utilisation du pass sanitaire
Selon le syndicat, sur le terrain, l’exigence d’un pass sanitaire est impossible : en vacances, personne n’ira se faire tester tous les deux jours pour pouvoir continuer à “sortir en boîte” chaque jour. Devant la porte des établissements, le syndicat imagine déjà les embrouilles à 3 ou 4 h du matin. “Nous n’insistons pas, chacun de nous connaît le métier…” explique le président. “Notre sentiment est que l’on veut nous imposer le pass pour rendre impossible l’exploitation, la rendre non rentable. Dans le même temps, d'autres veulent uniquement, en fait, favoriser les restaurants d'ambiance musicale et bars d'ambiance musicale” s’indigne Patrick Malvaes. “Notre métier n’a rien de comparable à aucune autre activité, nous ne cessons de le rappeler depuis 15 mois” insiste le représentant des discothèques. Ces lieux de divertissement ne semblent pas entrer dans les priorités du gouvernement. Pourtant, les discothèques ont, selon leurs entrepreneurs, un rôle de lien social très important pour les Français et le tourisme éstival. En mai, une quinzaine de maires de villes du littoral ont signé une tribune pour la réouverture des discothèques en alléguant que ces endroits sont très importants pour l’encadrement des fêtes sauvages et pour garantir la sécurité des estivants.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.