Manif des agriculteurs à Paris, les raisons de la colère
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France-Soir
Publié le 27 novembre 2019 - 12:04
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DOMINIQUE FAGET / AFP
Les tracteurs arrivent sur le périphérique parisien
DOMINIQUE FAGET / AFP
Les agriculteurs mènent des opérations d’ampleur ce jeudi pour se faire entendre, avec en particulier un rassemblement de plus de 1000 tracteurs dans Paris. Pourquoi?
A 9h20 ce matin, un premier convoi de tracteurs a atteint le Stade de France. Il n’est pas le seul à converger vers Paris puisque ce sont au moins mille engins agricoles qui ont pris, dès cette nuit pour certains, la route de la capitale. A l’appel des Jeunes Agriculteurs Ile-de-France, de la FDSEA et de la FNSEA Grand bassin parisien, les agriculteurs sont bien décidés à faire entendre leur voix ce mercredi.
Pourquoi cette colère ?
Par cette action d’ampleur, les agriculteurs franciliens comptent interpeller l’exécutif et étaler au grand jour divers sujets de mécontentement. Le premier d’entre eux est la loi « EGalim », loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable, née des Etats généraux de l’alimentation. L’un des objectifs était l’achat, par l’industrie agro-alimentaire, de produits agricoles au juste prix, pour permettre aux producteurs de vivre dignement de leur travail.
Force est de constater que l’objectif n’est pas atteint : « On vend notre marchandise sans savoir à quel prix. On pensait que ça irait mieux avec la loi Agriculture et Alimentation, mais un an plus tard ce n’est toujours par le cas », témoigne un agriculteur sur la route de Paris.
Autres sujets d’inquiétude des agriculteurs, les traités de libre-échange : CETA avec le Canada, mais aussi Mercosur avec le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay. Ces traités sont du ressort de l’Union européenne, mais ratifiés par chacun des 28 Etats membres.
Enfin, les ZNT – Zones de non-traitement –, interdisant l’emploi de produits phytosanitaires, fait actuellement l’objet de tractations pour une mise en œuvre prévue au 1er janvier. Si l’on ajoute la multiplication des « actions anti-viande » ou encore les interrogations sur la taxation de l’huile de palme, c’est bien un « ras-le-bol » général qu’expriment aujourd’hui les agriculteurs. Un ras-le-bol d’ailleurs compris par leur ministre de tutelle : « Je soutiens leur colère et leur manifestation », a déclaré Didier Guillaume sur Europe 1.
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Pourquoi cette date ?
Cette date du 27 novembre ne relève pas du hasard. D’une part, on en est au début desfameuses et redoutées négociations commerciales avec la grande distribution qui fixeront les prix pour un an. D’autre part, les agriculteurs tenaient absolument à faire entendre leur voix avant la grande mobilisation du 5 décembre contre les retraites, à laquelle leurs syndicats ne s’associent pas.
Paris est-elle la seule ville touchée ?
Non, d’autres actions sont en cours en province, notamment à Lyon, où les agriculteurs du Rhône bloquent plusieurs axes pour réclamer un revenu décent.
Des opérations de blocages se déroulent également à Toulouse et Bordeaux, tandis que des manifestations sont prévues dans de nombreuses autres villes.
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