Pourquoi les banques s’intéressent à vos données de paiement
Certaines banques font désormais appel à des sociétés spécialisées dans l’exploitation des données de paiement afin de proposer à leurs clients des offres personnalisées.
Fidéliser grâce au "cashback"
PayLead et CDLK. Les noms de ces deux sociétés françaises ne vous disent sans doute rien. Pourtant, elles, connaissent tout de vous, ou plutôt, de vos habitudes de paiement. Pour le compte de certaines banques, elles scannent vos données bancaires : ce que vous achetez, vos enseignes préférées ou encore les plates-formes ou services de livraison auxquels vous êtes abonnés.
Grâce à ces données minutieusement collectées, les banques peuvent ensuite vous proposer des offres promotionnelles personnalisées et ce que l’on nomme des offres de "cashback" dans les enseignes partenaires : vous recevez alors sur votre carte bancaire une partie de la somme payée. « Par exemple, vous réalisez vos courses chez Monoprix. Si vous êtes un habitué, on va vous offrir 2 % de "cashback" pour vous fidéliser ; si vous êtes un ancien client, le pourcentage va être autour de 5 % pour vous faire revenir. Et si vous n’y avez jamais mis les pieds, ce sera plutôt 10 % et plus pour vous inciter à y aller ! », explique au Parisien Benoît Gruet, président et cofondateur de CDLK.
Bientôt un système géolocalisé
Populaire aux États-Unis, ce système de "cashback" s’implante petit à petit dans l’Hexagone. Des banques, comme la Société Générale, l’utilisent déjà pour proposer à 500 000 clients des réductions ciblées dans 1 200 enseignes. La banque a aussi dans les tuyaux le lancement d’un système de géolocalisation « pour que le particulier puisse voir l’ensemble des enseignes autour de lui », précise Serge Hovhanessian, directeur de l’offre de services bancaires à la Société Générale. Une technique qu’utilise déjà le LCL pour développer les commerces de proximité et fidéliser ses adhérents.
« La data sur les paiements que nous avons est précieuse et riche. Nous voulons l’utiliser à bon escient pour créer un écosystème vertueux pour nos clients, commerçants et particuliers », affirme Serge Hovhanessian. Reste désormais à savoir si les ménages accepteront que l’on utilise leurs données personnelles pour les inciter à dépenser plus. « Nous utilisons des données anonymisées et vous devez donner votre accord par un système d’identification renforcée pour qu’on utilise la data », rassure Charles de Gastignes, PDG de PayLead, qui estime que c’est « dans l’intérêt du particulier ».
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