Réforme des retraites : un retour par la petite porte ?
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FranceSoir
Publié le 09 juin 2020 - 11:56
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© Loic VENANCE / AFP
Les syndicats craignent de ne pas pouvoir faire revenir les opposants dans la rue
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La grève dans les transports, les grandes manifestations et finalement le recours au 49.3 pour faire adopter le texte à l’assemblée paraissent bien loin. C’est finalement la crise du coronavirus qui semblait avoir eu raison de la réforme des retraites. Est-elle abandonnée ? Pas si sûr.
A la mi-mars, lors de sa seconde allocution sur l’épidémie et ses conséquences, Emmanuel Macron avait en effet annoncé la suspension de toutes les réformes en cours, y compris, donc, celle des retraites. Or une suspension n’est pas une annulation, et le président ne semble pas en avoir abandonné complètement l’idée si l’on en croit des proches du chef de l’État cités par France Info.
Pas à l’ordre du jour
Le discours des figures de la majorité a effectivement évolué. On est passé du « je ne suis pas certain qu’on pourra mener la réforme des retraites d’ici la fin du quinquennat » (Stanislas Guérini, délégué général de LaREM en mai) à « il faudra probablement l’adapter » (Gilles Legendre, président du groupe à l’Assemblée nationale début juin).
La réforme dans sa globalité n’est effectivement pas à l’ordre du jour si l’on en croit d’une part la rencontre entre Emmanuel Macron et les syndicats du 4 juin, d’autre part l’agenda parlementaire, où elle n’apparaît pour l’heure nulle part. Mais on sait aussi que le chef de l’État consulte beaucoup en ce moment, pour annoncer les grandes lignes de la fin de son quinquennat avant la mi-juillet.
Des mesures éparpillées ?
Question, la réforme des retraites pourrait-elle revenir par la petite porte, c’est à dire par une série de mesures discrètes ? Elles pourraient qui plus est être publiées par décret, comme l’autorise l’état d’urgence sanitaire, prolongé, pour l’heure, jusqu’au 10 juillet. Ou bien dans le cadre du projet de loi de finances rectificative, à l’agenda de l’Assemblée nationale à partir de mercredi.
Côté syndicats, on craint par exemple l’adoption de mesures comme l’augmentation du nombre de trimestres pour obtenir sa retraite à taux plein ou une décote sur le régime de base. Et bien sûr le fait que ce type de mesures ne soit pas de nature à mobiliser les opposants dans la rue – qui plus est occupée par les manifestants contre les violences policières et bientôt (à partir du 16 juin) par les personnels hospitaliers.
L’un des seuls à ne pas y croire vraiment, c’est François Patriat, le patron des marcheurs au Sénat, pour qui « la réforme des retraites sera globale ou ne sera pas ».
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