Revenu universel d’activité : pourquoi participer à la grande consultation ?
Annoncé dès 2022, le revenu Universel d’Activité doit devenir le Big Bang des Aides sociales en France. Une réforme en profondeur, que le gouvernement n’a pas voulu imaginer seul, appelant tous les citoyens à donner leur avis.
C’est une des mesures les plus emblématiques, parmi les engagements d’Emmanuel Macron. En septembre 2018, le président de la République exprimait son ambition de créer un revenu universel d’activité (RUA). L’annonce avait suscité de nombreuses questions et soulevé d’innombrables problématiques. A terme, cette réforme concernera plus de 15 millions de bénéficiaires, alors le gouvernement d’Edouard Philippe a décidé de mettre en pratique cette démocratie participative, voulue par le président de la République. C’est ainsi, que depuis le 09 octobre dernier (et jusqu’au 2 décembre prochain), tous les citoyens français sont appelés à participer à ce débat à travers une plateforme internet mais aussi au cours des nombreuses réunions, organisées dans les différentes régions de France.
Consultation de principe ou véritable outil de démocratie participative ?
A ce stade, c’est la question qui concentre l’attention des Françaises et des Français. Les grands contours de cette nouvelle réforme ont déjà été ébauchés dans les grandes lignes. L’objectif est bien de regrouper les multiples aides sociales existantes aujourd’hui pour n’en former qu’une seule : le Revenu universel d’Activité. Pour guider les usagers et recueillir leurs avis, la plateforme de consultation donne accès aux 3 thématiques principales :
- Pourquoi vouloir créer le Revenu Universel d’Activité ?
- Quels seront les bénéficiaires de ce RUA ?
- Quel sera son fonctionnement au quotidien ?
Chacun est appelé à donner son avis sur ces aspects essentiels de la réforme, que Mme Agnès Buzyn , Ministre des Solidarités et de la Santé, présente comme bénéfique pour une plus grande lisibilité et une plus grande transparence du système d’aides sociales en France.
Les premières contributions des citoyens soulignent qu’ils s’interrogent sur les aides sociales concernées par cette réforme. Il faut dire qu’il apparaît d’ores et déjà acquis que la prime d’activité, les allocations logements et le revenu de solidarité active feront partie du socle de ce futur RUA, le gouvernement attend avant de savoir s’il faudra y inclure l’allocation de solidarité spécifique ou encore l’allocation aux adultes handicapés.
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Dans tous les cas, ce revenu universel d’activité doit aussi permettre de toucher les potentiels bénéficiaires de ces aides sociales, et qui n’en profitent pas à ce jour. La lutte contre ces « non-recours » devrait faire grimper le nombre de bénéficiaires et donc de dépenses pour le gouvernement. Pourtant, une information est répétée à de nombreuses reprises par le gouvernement : Cette réforme n’a pas d’objectif budgétaire. En d’autres termes, le remplacement des aides sociales par le RUA n’est pas pensé pour faire des économies. On peut alors légitimement s’interroger sur la raison poussant le gouvernement à faire appel à cette participation collective. Et Mme Christelle Dubos, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, résume parfaitement la philosophie du gouvernement
"On ne fait pas une réforme qui porte sur 37 milliards d'euros d'aides sociales et qui touche potentiellement 15 millions de personnes, sans demander leur avis aux Français"
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