Un plan massif, à un milliard d'euros, pour reconstruire les écoles de Marseille
Régulièrement épinglée pour le délabrement de certaines écoles publiques, la ville de Marseille a voté lundi un plan massif de reconstruction d'un montant d'un milliard d'euros, via des partenariats public-privé (PPP) contestés par l'opposition.
"Le projet que nous nous apprêtons à lancer est considérable, c'est un véritable plan Marshall qui n'a aucun équivalent ni dans l'histoire de la ville de Marseille ni dans aucune autre ville", a vanté le maire (LR) Jean-Claude Gaudin, devant le conseil municipal.
Le plan prévoit la destruction de 31 établissements obsolètes des années 1960, et leur remplacement par 28 nouvelles écoles, ainsi que la construction de 6 établissements supplémentaires, en six ans.
Pour y parvenir, la ville a choisi de recourir à une série de partenariats public-privé, un mode de financement dans lequel la municipalité confie la totalité du projet, du financement à la construction, à des entreprises privées. La ville versera ensuite des loyers, d'environ 41 millions d'euros par an pendant 25 ans --soit un coût total de 1,04 milliard d'euros.
Ces PPP sont régulièrement critiqués: selon leurs opposants, ils sont parfois trop profitables pour le secteur privé. A Marseille, les surcoûts liés à la construction du nouveau Vélodrome en PPP ont été épinglés par la chambre régionale des comptes. M. Gaudin a assuré lundi avoir fait évaluer préalablement "toutes les solutions possibles" et avoir reçu l'avis favorable de Bercy pour le recours aux PPP, le mode de réalisation "le meilleur" et "qui coûtera le moins cher", a-t-il justifié.
"Après avoir sous-investi de façon chronique pendant ces années, après avoir feint (découvrir) le problème des écoles (...) vous allez déclencher l'Armageddon budgétaire", a tancé le chef de file de l'opposition socialiste, Benoît Payan, s'inquiétant de l'impact financier du choix des PPP pour cet investissement massif. Le PS s'inquiète également de la possibilité d'envisager des "opérations immobilières" sur une partie des emprises foncières des écoles. La mairie a réfuté tout volonté de "vente de terrains".
Les polémiques sur l'état des écoles sont récurrentes dans la deuxième ville de France. La mairie, qui accueille 77.000 enfants dans plus de 440 écoles, avait été sommée en 2016 par l'Etat d'entreprendre des travaux en urgence, face aux témoignages qui se multipliaient de la part de parents d'élèves et enseignants, décrivant des murs moisis, des classes non chauffées, ou des locaux infestés par les rats. Un plan d'urgence, de 41 millions d'euros, avait alors été mis en œuvre.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.