Loi El Khomri : la riposte syndicale s'organise

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 22 février 2016 - 18:18
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Un défilé CGT.
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©Christian Hartmann/Reuters
La CGT a invité neuf syndicats mardi 23 février à ses locaux, "afin d'échanger sur l'analyse de la situation sociale, économique et politique" de la France. (Image d'illustration).
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La CGT a convié mardi neuf syndicats à discuter d'"actions et initiatives communes" contre le texte du projet de réforme du travail, jugé trop favorable au patronat.

La riposte syndicale semble s'organiser contre le projet de réforme du travail: la CGT a convié mardi 23 février neuf syndicats à discuter d'"actions et initiatives communes" contre un texte jugé trop favorable au patronat. La CFDT, CFE-CGE, FO, Unsa ont d'ores et déjà accepté. Le premier syndicat français a invité la FSU, FO, Solidaires, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, l'Unsa, l'Unef et l'UNL (lycéens) mardi à 18H00 dans ses locaux, à Montreuil, près de Paris, "afin d'échanger sur l'analyse de la situation sociale, économique et politique" de la France.

Il s'agira "d'évaluer les champs d'éventuelles actions et initiatives communes", est-il indiqué dans l'invitation, envoyée aux numéros un des neuf organisations et dont l'AFP a obtenu copie. Interrogées par l'AFP, la CFDT, FO, l'Unsa et la CFE-CGC ont d'ores et déjà indiqué qu'elles s'y rendraient. La CFTC doit décider dans l'après-midi. La CGT avait annoncé dès vendredi 19 son intention de mettre en place "une réaction forte et unitaire du monde du travail" après la divulgation du projet de loi de Myriam El Khomri. Les autres syndicats ont aussi protesté contre un texte qui fait la part trop belle, selon eux, aux revendications du patronat.

Transmis au Conseil d'État, le projet de loi prévoit notamment la primauté des accords d'entreprise en matière de temps de travail, la possibilité de référendum pour valider des accords minoritaires, une "sécurisation" juridique du licenciement économique pour les entreprises, des indemnités prud'homales plafonnées et un recours facilité au forfait-jour dans les petites entreprises. "Les organisations syndicales se trouvent fragilisées par une loi qui leur a été imposée. Elle est en train de nous prendre deux bras-deux jambes. Il y a un changement de paradigme fondamental", explique à l'AFP Marie-Françoise Leflon, numéro deux de la CFE-CGC, qui assistera à l'intersyndicale.

"Elle touche notre coeur de vie: le dialogue social, le tissu conventionnel, la convention collective, l'accord de branche...C'est notre vie, on ne peut pas rester insensibles", insiste-t-elle. Vendredi soir, François Hollande avait pourtant tenté de rassurer en affirmant que "les salariés français ne verront aucun de leurs droits remis en cause" et qu'il "donn(ait) à la négociation collective la place qu'elle n'a jamais eue dans notre pays".

FO s'attend avec cette rencontre à un "tour d'horizon de ce que pense chaque organisation syndicale". Ensuite, "on verra si on parle d'une riposte qu'on pourrait faire ensemble", dit Michèle Biaggi, secrétaire confédérale FO. Aucun communiqué commun ne devrait être publié à l'issue de la rencontre de mardi, estiment les deux syndicalistes, qui s'attendent toutefois à d'autres réunions.

Les intersyndicales se sont faites rares ces dernières années. La dernière, contre le poujadisme et la montée du Front National, remonte à fin 2013. Plus récemment, début 2015, FO avait fait une tentative, pour décider d'une action commune, voire d'une grève, contre la politique d'"austérité". Mais son numéro un, Jean-Claude Mailly, n'avait réussi à réunir que les syndicats contestataires (CGT, Solidaires et FSU). Les réformistes (CFDT, CFTC, CFE-CGC et Unsa) avaient refusé.

Le projet de loi doit être présenté le 9 mars en Conseil des ministres et discuté en avril à l'Assemblée nationale. Mais le débat s'annonce serré. A gauche, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis a ainsi déclaré qu'il aurait "du mal à voter" cette réforme en l'état et plusieurs ministres ont souhaité dimanche qu'il évolue pour aboutir à un texte "équilibré" que la gauche puisse voter. Une pétition en ligne, lancée vendredi à l'appel de militants associatifs et de syndicalistes, affichait lundi matin plus de 200.000 signatures de soutien.

 

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